Ne Tirez pas sur l'Oiseau Moqueur
Ne Tirez pas sur l'Oiseau Moqueur
Titre original: "To Kill a Mockingbird"
Auteure: Harper Lee
Editeur: Le Livre de Poche
Traduit de l'anglais par: Isabelle Stoïanov
Postface de: Isabelle Hausser
Nombre de pages: 448
* Quatrième de Couverture *
Dans une petite ville d'Alabama, à l'époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche.
Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au coeur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis -, a connu un tel succès. Mais comment est-il devenu un livre culte dans le monde entier ? C'est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique.
* Mon Avis *
Touchant, juste et sincère, ce roman nous fait voyager dans le temps tout en restant terriblement d'actualité.
La jeune Scout Finch vit avec son père, Atticus, et son frère, Jem, à Maycomb, petite localité du sud des Etats-Unis ayant gardé ses traditions conservatrices et ses moeurs esclavagistes. Véritable garçon manqué - au grand désespoir de sa tante qui voudrait en faire une dame -, la fillette ne lâche pas d'une semelle son grand frère auprès duquel elle savoure son enfance et apprend doucement à grandir; mais les prochains étés vont lui réserver de nombreuses péripéties. Il y a d'abord l'arrivée de Dill, garçon qui devient tout de suite l'ami des Finch et va remettre au goût du jour le mystère de Boo Radley, un homme vivant reclus chez lui, que les enfants n'ont même jamais vu, et devenu pour eux une véritable légende urbaine. Dill, Jem et Scout vont imaginer des stratagèmes pour le faire sortir et créer des tas d'histoires le concernant. Puis arrive l'été où Atticus Finch, avocat, est commis d'office pour protéger Tom Robinson, un homme Noir accusé d'avoir violé une jeune femme Blanche issue d'une famille misérable. Les enfants vont alors devoir faire face aux moqueries, aux regards gênés ou désobligeants à leur encontre et vont apprendre à vivre en entendant murmurer dans leurs dos, car bien qu'obligé de le faire, Atticus a bien l'intention de réellement défendre son client.
Raconté par une enfant, avec un esprit enfantin et des mots d'adultes, ce roman est profondément beau ! La ségrégation raciale, l'éducation et les préjugés s'y mêlent; autant de sujets forts narrés d'un ton parfois naïf, parfois mature.
Il n'est pas étonnant que cette histoire ait eu cet énorme succès dès sa sortie, éditée à une époque en pleine évolution politique, au sortir de plusieurs crises de grande ampleur, durant laquelle la population de couleur eut enfin accès à des droits civiques; car l'un des éléments principaux du récit est bien le racisme, intégré en pleine Grande Dépression et situé géographiquement là où les Noirs étaient encore le plus opprimés. Aujourd'hui, cela reste d'une triste actualité tandis qu'une partie de la population est toujours dénigrée par certaines personnes; le fait que ce roman fasse partie du programme d'étude aux Etats-Unis est une évidence.
Mais bien que ce thème soit puissamment retranscris, le sujet majeur reste nettement celui de l'apprentissage de l'enfant. Scout est une fillette vraiment attachante, tout comme son frère Jem; le lien qui les unie, leur complicité et les bouleversements qu'ils doivent endurer sont captivants. Les réflexions que ce fait la fillette sur ce qui l'entoure et les évènements qui ont lieu ressortent d'une authenticité émouvante. Le trio Finch - Atticus et ses deux enfants - est vraiment la force de l'histoire et nous donnerait presque les larmes aux yeux, ce sont trois personnages très intéressants.
La plume de Harper Lee est enivrante, il est difficile de s'en détacher et d'expliquer ce qu'elle nous fait ressentir. En refermant ce livre, je me souviens m'être demandé de quelle manière j'allais bien pouvoir en parler - et si j'y arriverais seulement; il advient que j'ai eu beaucoup de mal à écrire cet avis et que tous ces mots me paraissent bien fades en comparaison de ce que j'ai éprouvé durant ma lecture. Je ne peux que vous conseiller à votre tour l'expérience, moi j'ai adoré !
* Parlons Couverture *
Difficile de ne pas se représenter la jeune Scout sur cette photographie de Dorothea Lange, artiste connue pour avoir photographié la détresse durant la Grande Dépression des années 30. C'est un choix parfait.
Citation:
* Pour moi, les gens bien étaient ceux qui faisaient de leur mieux en fonction de leur intelligence.
Suzy B.
ça donne envie cet avis. J'avoue que je ne connaissez pas du tout même si j'ai entendu le titre 2 ou 3 fois. Je vais m'y pencher je penche.
RépondreSupprimerAh, si il donne envie c'est que je l'ai mieux réussi que je ne le pensais ! ;) Je "penche" aussi que c'est une bonne idée de te pencher dessus ! ^^
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