Une Saison à Longbourn

 
Une Saison à Longbourn
Auteure: Jo Baker
Editeur: Stock
Traduit de l'anglais par: Sophie Hanna
Nombre de pages: 394
 
Je remercie Laure, de My Austenian Fantasy, pour la lecture de ce roman.
 
Quatrième de Couverture
 
Sur le domaine de Longbourn, vivent Mr et Mrs Bennet et leurs vénérables filles, en âge de se marier. A l'étage inférieur veillent les domestiques. Personnages fantomatiques dans le célèbre roman de Jane Austen, Orgueil et Préjugés, ils deviennent ici des êtres de chair et de sang qui, du matin au soir, astiquent, frottent, pétrissent et vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs bien-aimés patrons. Mais ce que les domestiques font dans la cuisine, sans être observés, pendant qu'Elizabeth et Darcy tombent amoureux à l'étage, relève d'eux seuls... Une histoire d'amour peut en cacher une autre, et qui sait quel secret enfoui risque de ressurgir.
 
Mon Avis
 
Ecrire au sujet des domestiques de Longbourn est une bonne idée, surtout lorsqu'on est fan d'Orgueil et Préjugés. Jo Baker s'y attaque en créant une histoire intéressante.
 
Le récit tourne principalement autour de Sarah, jeune femme employée chez les Bennet depuis son enfance qui rêve d'évasion. Entourée de Mr et Mrs Hill, respectivement vieux valet et intendante de la maison, ainsi que de Polly, une fillette à croquer, ils vivent quotidiennement dans les tâches ménagères (au passage si bien décrites qu'elles en sont peu reluisantes). Alors que Sarah se méfie de James Smith, le nouveau valet au passé très mystérieux employé par Mr Bennet, la jeune femme va être perturbée par le domestique des Bingley, Ptolémée, qui semble bien s'être entiché d'elle. Au fil des évènements, la vie à Longbourn se retrouve bien souvent chamboulée.
 
Le risque, quand un auteur décide de développer d'une nouvelle manière un classique reconnu comme l'est Orgueil et Préjugés, c'est qu'il y ait certaines divergences dans les caractères des personnages et, en effet, je n'ai pas reconnue la personnalité de quelques uns des protagonistes. Heureusement, les concernés faisaient bien souvent figure de second plan dans ce récit. Le tempérament des héros principaux d'Une Saison à Longbourn, quant à lui, était plaisant: la discrétion de James, intrigante, la réserve et le professionnalisme de Mrs Hill, savoureux, le panache de Ptolémée, énigmatique, l'innocence et l'espièglerie de Polly, exquises, l'indépendance de Sarah, intéressante, même si j'ai eu un peu de mal au début à cerner le caractère singulier de cette dernière.
 
Ce qui m'a un peu gênée, dans ce roman, c'est le choix de l'auteure d'être bien plus souvent dans une sorte de dénonciation d'une réalité peu évoquée (celle de la vie des domestiques de l'époque) plutôt que dans le récit romanesque qu'elle semblait vouloir construire. L'histoire, néanmoins, est captivante et le mystère bien entretenu grâce à l'agréable plume de Jo Baker, même s'il n'était pas forcément nécessaire d'utiliser l'univers créé par Jane Austen pour la rendre meilleure, au contraire; un univers propre aurait peut-être été plus bénéfique mais sans doute moins attrayant aux lecteurs et moins vendeur qu'avec ce cachet de Longbourn.
 
 
 
Citation:
 
* La vie, avait conclu depuis longtemps Mrs Hill, était une épreuve d'endurance face à laquelle tout le monde finissait par échouer.
 
 
 
Suzy B.
 


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