Pas Celle que tu Crois


Pas Celle que tu Crois
Titre original: "Who's That Girl ?"
Auteure: Mhairi McFarlane
Editeur: Harlequin / HarperCollins France
Traduit de l'anglais par: Nolwenn Guilloud
Nombre de pages: 482

* Quatrième de Couverture *

Lorsque, suite à un énorme malentendu, Edie est surprise en train d'embrasser le marié lors du mariage d'un de ses collègues, elle se laisse condamner sans réagir, incapable de se défendre. Aussitôt mise à l'écart au bureau et par tous ses contacts sur les réseaux sociaux, elle finit par accepter la proposition de son patron: quitter Londres pour la ville de son enfance, Nottingham, afin d'y suivre un acteur en vogue dont elle doit écrire la biographie. Sauf que, faute de moyens, elle doit s'installer chez son père et cohabiter avec sa soeur excentrique et définitivement insupportable. Comme si ce n'était pas suffisant, la première rencontre avec Elliot Owen, le fameux acteur, est catastrophique.
Quand le destin s'acharne à ce point, il ne reste plus que deux possibilités: subir ou réagir. Alors, Edie laissera-t-elle les autres décider à sa place ou bien choisira-t-elle de leur prouver à tous, ainsi qu'à elle-même, qu'elle n'est pas celle qu'ils croient ?
 
* Mon Avis *

Ce roman fut une excellente lecture, j'ai adoré !

Invitée au mariage d'un couple de collègues, Edie est prise de court lorsque Jack, le marié avec lequel elle partageait une intime complicité au bureau, l'embrasse soudainement... avant que la toute récente épouse ne les trouve dans cette situation embarrassante. Injustement calomniée par tous, Edie s'exile à Nottingham grâce à son patron compréhensif qui l'a chargée d'écrire la biographie d'un jeune et célèbre acteur. Mais retourner vivre chez son père, où elle va devoir supporter la compagnie de sa soeur, va être aussi difficile qu'elle le prévoyait; en effet, les relations tendues entre les deux jeunes femmes vont aller en s'empirant sous les remarques acerbes et incessantes qu'elles vont se faire. Heureusement, Edie va pouvoir se changer les idées grâce à ses deux meilleurs amis, également revenus vivre dans la ville, et se plonger dans son travail qui ne va pas être de tout repos; d'autant plus que cet Elliot Owen dont elle doit écrire les mémoires va faire tomber quelques idées préconçues qu'Edie avait à l'encontre des stars.

Bien plus qu'une comédie romantique, "Pas Celle que tu Crois" analyse la société actuelle et la propension des humains à préjuger de tout. L'auteure n'hésite donc pas à critiquer les excès des réseaux sociaux, ceux de la presse, et notre rapport face à la célébrité. C'est intéressant: l'on ne connaît que trop les dérives que permet d'Internet - les propos échangés y sont parfois tellement violents ! -, tout comme la manipulation subtile de certains médias pour nous faire croire tout et n'importe quoi... Mais plus que ces sujets, ce qui m'a vraiment captivé est la manière qu'à Mhairi McFarlane de nous les présenter: sans être dans une dénonciation ouverte, sans même revendiquer sa manière de voir les choses, elle expose les faits avec un naturel désarmant, une authenticité nous faisant penser que nous pourrions tout à fait être confronté à chaque instant (acteurs ou spectateurs) à ce genre de situations. C'est donc tout aussi logiquement que l'auteure met en avant les propres défauts de son héroïne. D'ailleurs, tout comme le récit, les personnages (principaux comme secondaires) sont intelligemment construits, et la mesquinerie - trait récurrent de la nature humaine - se retrouve joliment représentée. L'évolution des rapports entre Edie et Elliot est un délice à suivre, l'humour qu'ils partagent est savoureux, et bien que le romantisme arrive tardivement (et encore, on est surpris jusqu'à la fin), on ne l'apprécie que mieux.

Vous l'aurez compris, je ne suis pas très loin du coup de coeur avec ce roman, la plume de l'auteure m'a enchantée. Le récit est sérieux, tout en restant drôle; profond, tout en restant léger... c'est une excellente découverte que je vous recommande !
 
* Parlons Couverture *

Sans lien avec l'histoire, cette couverture a le mérite d'être jolie et attirante. Si je n'avais pas reçu ce livre dans une box, j'aurais été tentée de l'acheter en magasin.



Citations:

* - Pas étonnant que ce pays se casse la figure si faire l'étalage de sa médiocrité est désormais considéré comme une forme acceptable de divertissement.

* - D'expérience, je peux t'affirmer que l'espoir muet est une tactique VAE.
- "VAE ?"
- Voué à l'échec.

* Impressionnant, le temps que l'on perd avec des gens qui en ont si peu à faire de vous, et vice versa.

* - En ligne, tout le monde présente sa vie sous son meilleur jour. Ce ne sont que des mensonges par omission. Un énorme, énorme mensonge par omission. Ca ne fait que nourrir notre manque de confiance en nous, nos inquiétudes, nos jalousies. L'existence de chacun est un joyeux bordel, mais, sur Internet, on n'en voit qu'une pub bien ordonnée.

* - Je me demande ce qu'il se serait passé après le mariage, s'il n'y avait pas eu Facebook. Les gens auraient quand même parlé dans mon dos, mais je n'aurais jamais su ce qui se disait. Aujourd'hui, on voit des choses qu'on ne devrait jamais voir.
- Exactement ! C'est tellement dégradant. Le truc, je crois, c'est que nous en savons plus que jamais sur les autres, et pourtant nous nous comprenons de moins en moins.

* - On peut s'estimer aussi matures et indépendantes que l'on veut, il y a toujours cette petite voix qui nous répète depuis l'enfance qu'un prince finira par débarquer sur son cheval blanc pour régler tous nos problèmes. Et quand on ne le voit pas arriver, ou qu'il ne règle rien du tout, on croit que c'est parce qu'on a fait quelque chose de travers. Sauf que, cet homme-là, il se trouve qu'il n'existe pas.

* - La dignité finit toujours par avoir raison de l'infamie.

* - Tout le monde me hait. Je n'arrive même plus à me rappeler ce qu'était la vie avant qu'on me méprise. C'est une vraie torture.
- Et si tu arrêtais de t'en vouloir, un peu ? Ils te détestent. Ils font des remarques sordides sur ta mère. Et c'est toi qui te sens mal ? Ce sont eux qui auraient besoin d'une thérapie pour retrouver un semblant d'humanité. [...] Tu vois ça ? poursuivit Elliot en brandissant son téléphone entre le pouce et l'index, avant de le reposer sur la table devant eux. Ce n'est pas la vraie vie. La personne dont ils parlent, ce n'est pas toi. Il existe un autre toi. Plusieurs même. Chaque fois que quelqu'un se fait une idée de toi, c'est une autre version qui est lâchée dans la nature. Il faut l'accepter et ne plus y penser. Sinon tu risques de devenir folle, je t'assure. N'oublie jamais: ceux qui te connaissent vraiment savent ce qu'il en est.

* "L'une des pires choses qui pouvaient t'arriver t'est déjà arrivée. Et tu es toujours là, tu ne t'es pas écroulée. C'est la preuve que tu es forte."

* Les vraies amitiés, c'est comme une compil de tes chanson préférées. Parfois, tu appuies sur "pause", mais quand tu appuies sur "play", ça reprend pile là où tu t'étais arrêté. Tu connais les paroles par coeur et tu sais ce qui vient ensuite.

* Comment se faisait-il que l'on ait pas encore inventé un mot pour décrire l'angoisse sourde qui s'insinue en nous et nous donne les mains moites quand on nous ignore ostensiblement après un message incongru ?



Suzy Bess.

  

Commentaires

  1. Ah ça pourrait m'intéresser. D'autant plus que j'ai connu ce genre de situation, comme beaucoup de monde maintenant je crois^^. Je note... aussi... encore... toujours...^^

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