"L'ombre de la menace"; Rachel Caine


L'Ombre de la Menace
Titre original: "Stillhouse Lake"
Auteure: Rachel Caine
Éditeur: Éditions de l'Archipel
Traduit de l'américain par: Sebastian Danchin
Nombre de pages: 332

Je remercie Mylène et les éditions de l'Archipel pour cette lecture !

* Quatrième de Couverture *

FUIR NE SERT À RIEN...

La vie sans histoire de Gina vole en éclats lorsque la police découvre un corps sans vie pendu dans le garage familial.

Le mari de Gina est condamné à mort. Elle est acquittée. Mais l'opinion publique reste persuadée qu'elle était complice de son mari, du moins qu'elle couvrait sa folie meurtrière.

Victime de harcèlement, elle décide de fuir avec ses enfants. Mais, où qu'elle aille, quelqu'un dans l'ombre l'épie, l'obligeant sans cesse à changer d'identité et de vie.

Quatre ans ont passé. Gina vit à Stillhouse Lake, où elle commence enfin à baisser la garde. Jusqu'à ce qu'un cadavre de femme soit repêché du lac...

Traduit dans seize pays, n°1 sur la liste des meilleures ventes de USA Today, ce thriller a été finaliste du Goodreads Choice Award et de l'International Thriller Writers Award.
 
* Mon Avis *
! Coup de Cœur !

Haletant, "L'Ombre de la Menace" est l'un des meilleurs thrillers que j'ai lu ces des dernières années; c'est un coup de cœur !

Il aura suffi qu'une voiture s'encastre accidentellement dans le garage d'une maison pour que le monde découvre l'horreur: un corps pendu et dépecé, dernier de la longue liste de meurtres effroyables commis par Melvin Royal, mari et père de famille que tous croyaient jusque là respectable. Alors qu'il erre dans le couloir de la mort, sa sentence trainant à être exécutée, sa femme Gina est acquittée après un an d'emprisonnement. Malheureusement, personne ne croit en son innocence et elle doit fuir avec ses deux enfants pour échapper à des harceleurs aux propos virulents et inquiétants, des menaces de mort et de tortures abominables. Après de nombreux changements d'identités et déménagements successifs, Gina, devenue Gwen Proctor, et ses enfants s'installent à Stillhouse Lake, espérant pouvoir enfin se fixer quelques temps. Mais le pire arrive: le corps d'une jeune femme est retrouvé dans le lac faisant face à leur maison, puis un autre, et le mode opératoire est le même que celui de Melvin Royal... Alors l'horreur recommence pour la famille.

À couper le souffle - littéralement, il m'a fallu faire une pause à la fin de certains chapitres pour reprendre une respiration normale -, ce roman nous plonge dans l'angoisse dès son prologue ! Je découvre avec ce thriller la plume fascinante d'une auteure prolifique (la série des "Vampire City", c'est elle), et je suis totalement séduite: elle écrit avec intelligence sur un sujet que je vois rarement mis en avant: en effet, lors d'affaires criminelles, l'on pense systématiquement aux familles des victimes... mais nettement moins aux familles des coupables. Or, elles sont également victimes de ce qui arrive, la haine du public découle bien souvent sur elles. C'est ce qui se déroule ici. Notre héroïne et ses enfants n'ont aucun soutien, ni aucun suivi psychologique, reconnus implicitement coupables de ne pas avoir su, de ne pas avoir deviné l'horreur des évènements qui se déroulaient à quelques mètres d'eux; victimes de harcèlement, de menaces profondément choquantes, l'on ne peut que comprendre la paranoïa que développe Gina/Gwen ! Au fil des pages, chaque personnage devient donc un potentiel coupable, la paranoïa gagne le lecteur qui voit de possibles menaces absolument partout. La mère de famille est, de par les évènements, devenue extrêmement méfiante, effectuant des vérifications quotidiennes sur Internet, se confrontant aux trolls et à leurs menaces immondes... La suivre dans ce quotidien éprouvant est une immersion étouffante pour nous, mais on ne peut résister à l'attrait de vouloir continuer l'histoire, connaître son dénouement.
Le discours de l'auteure sur la matière de son roman est clairvoyant: le danger que représente le web est accentué, elle évoque également la difficulté de rester, à notre époque, une personne anonyme. Chaque risque est amplifié à cause de la situation particulière de la famille. Ce n'est pas une course-poursuite à proprement parler qui est relatée, non, les personnages fuient en réalité ce qui pourrait arriver. L'accent est donc également mis sur l'éventualité, et en quelques phrases, tout devient possible.

Ce roman est vraiment excellent, une plongée dans les ténèbres d'esprits psychopathes que l'on ne voit pas toujours, au côté d'une famille  qui tente de réchapper à ses démons intérieurs autant qu'aux menaces extérieures. À lire d'urgence !
 
* Parlons Couverture *

La couverture originale de ce roman est intéressante:
Ce canot sur un lac fait en effet directement référence à une partie du roman et à son titre VO. Mais je suis totalement sous le charme de la photographie d'Andrei Cosma qui sert de couverture à notre édition française. Les teintes automnales des bois embrumés, le sinistre ton sombre du plan d'eau, cette silhouette (et son effet miroir avec l'eau) intégrée entre deux lettres du nom de l'auteure et qui, bien que de dos, paraît menaçante... j'aime tout, c'est une excellente composition !


Citations:

* À une époque aussi obsédée par l'image, le plus dur est d'empêcher les gamins de publier leur photo sur Internet. On est épié en permanence par des gens dont l'attention ne se relâche jamais. Les yeux qui nous observent ne battent jamais des paupières.

* - Dans un monde idéal, votre fils n'aurait pas besoin de savoir se battre. Mais il n'y a que trois certitudes dans l'existence: on meurt un jour, on paye des impôts, et on trouve des caïds dans toutes les cours d'école.

* Pour la première fois, elle prend conscience qu'une arme à feu représente tout autant un danger qu'une protection. [...] Tous ceux qui pensent que les armes sont une solution oublient leur fonction première: tuer.


Suzy Bess.

Commentaires

  1. Et hop, je l'ajoute à la liste^^. Il donne trés envie en effet !

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    1. J'adore mon rôle de tentatrice ! ^^ J'espère que tu apprécieras autant que moi. ;)

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