Simetierre


Simetierre
Titre original: "Pet Sematary"
Auteur: Stephen King
Editeur: Albin Michel
Traduit de l'américain par: François Lasquin
Nombre de pages: 480

* Quatrième de Couverture *

Stephen King est-il capable de s'épouvanter lui-même ? L'auteur de "Carrie", de "The Shining", de "Cujo", de "Christine" aurait-il conçu une histoire tellement horrifiante qu'il n'ait pu d'abord se résoudre à la terminer ? Oui: la voici.

Louis Creed, un jeune médecin de Chicago, vient s'installer avec sa famille à Ludlow, charmante petite bourgade du Maine. Leur voisin, le vieux Jud Crandall, les emmène visiter le pittoresque vieux "simetierre" forestier où des générations successives d'enfants de la localité ont enterré en grande pompe leurs animaux familiers. Mais au-delà de ce "simetierre", tout au fond de la forêt, il en est un second, et c'est un lieu imprégné de magie qui vous enjôle et vous séduit par de mystérieuses - et monstrueuses - promesses. Bientôt, le drame se noue, et l'on se retrouve happé dans un suspense cauchemardesque, tellement affreux que l'on voudrait s'arracher à cette lecture... et tellement palpitant qu'on est bien obligé de la poursuivre jusqu'au bout.
 
* Mon Avis *

Ouh... ce roman angoissant nous embarque dans une histoire effroyable !

Lorsque la famille Creed - Louis, le père, Rachel, la mère, et Ellie et Gage, leurs deux enfants - s'installe à Ludlow, elle est loin d'imaginer les terribles évènements qui l'attendent. Tout commence le jour où Louis embauche pour son premier jour de travail en tant que médecin à l'université du coin et assiste, sans pouvoir rien y faire, à la mort d'un étudiant; étudiant dont les dernières paroles semblent mettre en garde le docteur, lui intimant de ne pas s'approcher du simetierre des animaux près de chez lui. Justement, Louis et sa famille ont visité ce fameux simetierre en compagnie de leur voisin, Jud Crandall, et l'envie d'y retourner n'est présente dans le coeur de personne. Mais les circonstances vont justement conduire Louis à suivre Jud dans un périple au coeur de la forêt, bien plus loin que le simetierre, franchissant une frontière dangereuse les menant tout droit à un vieux cimetière indien possédant un incroyable pouvoir... Incroyable et épouvantable.

Difficile de parler en détails de cette histoire sans en révéler trop et en gâcher, par là même, l'effet; aussi en dévoilerai-je peu: ce roman parle de la mort. Dans des situations diverses et variées, Stephen King met en scène cette finalité qui nous attends toutes et tous; il observe les avis divergents sur la question - les personnes qui acceptent, celles qui en ont une peur phobique... -, dénonce les comportements et les obligations, montre avec authenticité les réactions et, bien de cette sincérité, relègue très loin le mélodramatique. L'auteur parle aussi d'amour sous plusieurs formes, et confronte ce puissant sentiment à la perte, pour finalement livrer un roman poignant et captivant.
Que serions-nous prêts à commettre et à accepter pour revoir nos proches disparus, les êtres que l'on a aimés ? Voilà l'une des questions que l'on peut deviner au cours de ces pages, et les personnages (toujours bien travaillés) font leurs choix. Mais la monstruosité vaut-elle la survivance ? Car monstre(s) il y a dans ce livre... et s'en est effrayant.
La construction du récit nous permet d'ailleurs de monter dans un crescendo d'angoisse qui m'a fait perdre quelques heures de sommeil; quant à l'histoire, elle se développe dans sa longueur, j'ai bien aimé cela.

Cette lecture et son atmosphère oppressante m'ont emmenée loin, et il se peut que je ne vois désormais plus les tas de bois mort posés au gré d'une forêt d'un même oeil...
 
* Parlons Couverture *

Cette couverture, réalisée d'après la jaquette originale de Ian Hughes, nous présente une illustration de Gerald Grace que je trouve superbe et que l'on aimerait même avoir en plus grand. Elle représente donc le "simetierre" et sa configuration particulière. Avec ce fond noir uni, ça ressort parfaitement bien.



Citations:

* [...] la fausse modestie était le début de l'orgueil.

* C'était complètement fou, mais cette folie même avait quelque chose de formidablement exaltant.

* [...] la mort n'est pas seulement la fin de la vie, mais aussi le lieu où la souffrance cesse et où les bons souvenirs prennent racine.

* On a probablement tort de penser qu'il peut y avoir une limite à l'horreur que peut éprouver l'esprit humain. Au contraire, il semble qu'à mesure que l'on s'enfonce plus profondément dans les ténèbres de l'épouvante, une espèce d'effet exponentiel entre en jeu. Pour aussi déplaisant qu'il soit de le constater, l'expérience humaine tendrait plutôt à valider l'idée suivant laquelle l'horreur suscite l'horreur, une calamité accidentelle engendrant d'autres calamités - parfois voulues celles-là - jusqu'à ce que les ténèbres finissent par tout recouvrir à la façon d'une tache d'encre qui s'étale progressivement sur un buvard. Et de toutes les questions que l'on peut se poser à ce sujet, la plus terrifiante est celle de savoir la quantité d'horreur qu'un esprit humain peut endurer en demeurant intégralement lucide. Il va sans dire que les évènements de cette nature ont une sorte de logique saugrenue qui évoque un peu celle des machines complexes et absurdes de Rube Goldberg. A partir d'un certain point, ils prennent un caractère bizarrement cocasse. C'est probablement à partir du même point que votre raison n'a plus d'autre choix que de se protéger derrière l'ultime rempart de l'humour pour ne pas défaillir et crouler définitivement.



Suzy Bess.

  

Commentaires

  1. Eh oui. Difficile de ne pas spoiler en essayant de raconter l'histoire. D'ailleurs King ne voulait pas pubier le roman. Il le trouvait trop sinistre. Et il l'a fais par obligation parcequ'il devait un roman à son éditeur. Tant mieux^^

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    1. Oui, c'est une chance pour nous. :)
      Je te remercie de ces anecdotes que tu laisses souvent à propos de Stephen King, je trouve ça très intéressant !

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