Les Deux Gentilshommes de Vérone; Le Marchand de Venise
Les Deux Gentilshommes de Vérone;
Titres originaux: "The Two Gentlemen of Verona"; "The Merchant of Venice"
Auteur: William Shakespeare
Editeur: RBA France, collection Le Monde
Traduit par: François-Victor Hugo
Nombre de pages: 287
* Résumé *
Complexe, aboutie et d'une grande intensité tragique, "Le Marchand de Venise" est l'une des plus belles comédies de Shakespeare. Les thèmes de l'argent et de la justice s'y entremêlent avec ceux de la musique et de l'amour.
Comédie de jeunesse du dramaturge, "Les Deux Gentilshommes de Vérone" traite, elle, de l'amitié et de la fidélité.
Outre l'introduction de François-Victor Hugo, vous trouverez dans ce dixième volume des oeuvres complètes de Shakespeare, une préface de François Laroque, professeur émérite à la Sorbonne Nouvelle-Paris 3.
* Mon Avis *
Etrange, comme deux pièces de théâtre affiliées l'une à l'autre peuvent provoquer des sentiments si différents ! Ce fut le cas pour moi ici.
"Les Deux Gentilshommes de Vérone" est la pièce de Shakespeare qui m'a fait le plus rire jusqu'à présent. Il s'agit de l'une des premières oeuvres écrites par le dramaturge, et cela se ressent; loin des drames qu'il nous a fait connaître par la suite, il nous offre ici une comédie satirique sur l'amitié et l'amour.
Protée et Valentin sont deux amis d'enfance qui doivent se séparer. Alors que le premier, éperdument amoureux de Julia, reste à Vérone pour courtiser la demoiselle, Valentin doit quitter la ville pour s'installer à Milan où, lui qui se moquait de la faiblesse de coeur de son ami, va être ébloui par la belle Sylvia, déjà convoitée et promise par son père à Thurio. Protée, qui a désormais gagné l'amour de Julia, s'autorise à rejoindre son ami mais va, à son tour, devenir fou amoureux de Sylvia; il a tôt fait de trahir ses promesses d'amour envers celle qui l'attend à Vérone et va même aller jusqu'à évincer Valentin, le faisant bannir de Milan, pour tenter de se faire aimer par Sylvia.
Cette histoire raconte la trahison, l'amitié, l'amour, la servitude. Le style est vraiment différent de ce que j'ai pu lire de William Shakespeare jusqu'à aujourd'hui, même si le dramatique garde sa place au fil de l'intrigue. Le ton est globalement léger, les personnages burlesques - dont un serviteur-bouffon qui se plaît au jeux de mots. Le tragique succède cependant parfois au drôle avec un déroulement de l'histoire bien mené. Bien que la fin soit tout à fait bâclée et absurde, voire aberrante, j'ai passé un bon moment avec cette comédie, et le clin d'oeil à "Robin des Bois" m'a beaucoup plu !
*****
"Le Marchand de Venise" reprend une légende largement connue à l'époque, où les Chrétiens persécutaient les Juifs, la mêlant à une autre histoire mythique.
Pour rejoindre et épouser la femme dont il est tombé amoureux, Bassanio a besoin d'argent, qu'il demande à son très proche ami Antonio, un fortuné marchand vénitien. Mais les richesses de celui-ci sont toutes engagées sur des bateaux en mer; Antonio va alors chercher à emprunter la somme voulue à son ennemi, Shylock, qu'il méprise à cause de sa religion. Ce dernier fini par accepter avec pour condition, si le prêt n'est pas remboursé en temps et en heure, de prélever une livre de la chair d'Antonio. Ce qui n'était qu'une plaisanterie va vite tourner au sérieux. En aparté, la fille de Shylock s'enfuit avec l'homme qu'elle aime, et Portia, la riche héritière convoitée par Bassanio, va devoir lui faire choisir, pour pouvoir l'épouser, entre trois coffres mystérieux: l'un en or, l'autre en argent, et le dernier en plomb.
J'ai eu beaucoup de mal avec cette histoire; si François-Victor Hugo n'avait pas été là, je l'aurai détestée, mais heureusement le traducteur défend très bien l'oeuvre dans son introduction et m'a permis de mieux la comprendre.
"Le Marchand de Venise" nous présente un anti-héros: Antonio, qui est habité d'une magnifique amitié envers Bassanio, mais que je n'ai su apprécier en raison de son comportement raciste, dont il n'éprouve aucun remords de toute la pièce (et il n'est pas aisé de le comprendre, puisqu'on le rencontre pour la première fois dans un état de morosité qui ne nous est pas expliqué).
La persécution antisémite date de très loin et, du temps de Shakespeare, la chose était admise de tous, acceptée et même revendiquée. Or, l'ignoble propos m'a toujours révoltée. Ici, nous avons donc un Shylock dépeint comme terrible - il veut ôter la chair d'un être humain ! - mais le dramaturge offre à son personnage une voix, un plaidoyer et c'est, pour moi, ce qui sauve cette pièce; car par la dithyrambe de Shylock, c'est tout un peuple qui parle, et c'est ce que François-Victor Hugo m'a fait comprendre (merci donc à lui).
Quant aux personnages féminins... je n'ai su qu'en penser, si ce n'est que j'ai eu la nette impression qu'elles étaient très aimées grâce (à cause ?) de leur argent. Pas très glorieux, donc.
Encore maintenant je ne sais comment traduire mon ressenti envers cette oeuvre, mais il est certain que je n'ai pas pris un immense plaisir à la lire, et qu'elle m'a fait réagir.
Nombre de pages: 287
* Résumé *
Complexe, aboutie et d'une grande intensité tragique, "Le Marchand de Venise" est l'une des plus belles comédies de Shakespeare. Les thèmes de l'argent et de la justice s'y entremêlent avec ceux de la musique et de l'amour.
Comédie de jeunesse du dramaturge, "Les Deux Gentilshommes de Vérone" traite, elle, de l'amitié et de la fidélité.
Outre l'introduction de François-Victor Hugo, vous trouverez dans ce dixième volume des oeuvres complètes de Shakespeare, une préface de François Laroque, professeur émérite à la Sorbonne Nouvelle-Paris 3.
* Mon Avis *
Etrange, comme deux pièces de théâtre affiliées l'une à l'autre peuvent provoquer des sentiments si différents ! Ce fut le cas pour moi ici.
"Les Deux Gentilshommes de Vérone" est la pièce de Shakespeare qui m'a fait le plus rire jusqu'à présent. Il s'agit de l'une des premières oeuvres écrites par le dramaturge, et cela se ressent; loin des drames qu'il nous a fait connaître par la suite, il nous offre ici une comédie satirique sur l'amitié et l'amour.
Protée et Valentin sont deux amis d'enfance qui doivent se séparer. Alors que le premier, éperdument amoureux de Julia, reste à Vérone pour courtiser la demoiselle, Valentin doit quitter la ville pour s'installer à Milan où, lui qui se moquait de la faiblesse de coeur de son ami, va être ébloui par la belle Sylvia, déjà convoitée et promise par son père à Thurio. Protée, qui a désormais gagné l'amour de Julia, s'autorise à rejoindre son ami mais va, à son tour, devenir fou amoureux de Sylvia; il a tôt fait de trahir ses promesses d'amour envers celle qui l'attend à Vérone et va même aller jusqu'à évincer Valentin, le faisant bannir de Milan, pour tenter de se faire aimer par Sylvia.
Cette histoire raconte la trahison, l'amitié, l'amour, la servitude. Le style est vraiment différent de ce que j'ai pu lire de William Shakespeare jusqu'à aujourd'hui, même si le dramatique garde sa place au fil de l'intrigue. Le ton est globalement léger, les personnages burlesques - dont un serviteur-bouffon qui se plaît au jeux de mots. Le tragique succède cependant parfois au drôle avec un déroulement de l'histoire bien mené. Bien que la fin soit tout à fait bâclée et absurde, voire aberrante, j'ai passé un bon moment avec cette comédie, et le clin d'oeil à "Robin des Bois" m'a beaucoup plu !
*****
"Le Marchand de Venise" reprend une légende largement connue à l'époque, où les Chrétiens persécutaient les Juifs, la mêlant à une autre histoire mythique.
Pour rejoindre et épouser la femme dont il est tombé amoureux, Bassanio a besoin d'argent, qu'il demande à son très proche ami Antonio, un fortuné marchand vénitien. Mais les richesses de celui-ci sont toutes engagées sur des bateaux en mer; Antonio va alors chercher à emprunter la somme voulue à son ennemi, Shylock, qu'il méprise à cause de sa religion. Ce dernier fini par accepter avec pour condition, si le prêt n'est pas remboursé en temps et en heure, de prélever une livre de la chair d'Antonio. Ce qui n'était qu'une plaisanterie va vite tourner au sérieux. En aparté, la fille de Shylock s'enfuit avec l'homme qu'elle aime, et Portia, la riche héritière convoitée par Bassanio, va devoir lui faire choisir, pour pouvoir l'épouser, entre trois coffres mystérieux: l'un en or, l'autre en argent, et le dernier en plomb.
J'ai eu beaucoup de mal avec cette histoire; si François-Victor Hugo n'avait pas été là, je l'aurai détestée, mais heureusement le traducteur défend très bien l'oeuvre dans son introduction et m'a permis de mieux la comprendre.
"Le Marchand de Venise" nous présente un anti-héros: Antonio, qui est habité d'une magnifique amitié envers Bassanio, mais que je n'ai su apprécier en raison de son comportement raciste, dont il n'éprouve aucun remords de toute la pièce (et il n'est pas aisé de le comprendre, puisqu'on le rencontre pour la première fois dans un état de morosité qui ne nous est pas expliqué).
La persécution antisémite date de très loin et, du temps de Shakespeare, la chose était admise de tous, acceptée et même revendiquée. Or, l'ignoble propos m'a toujours révoltée. Ici, nous avons donc un Shylock dépeint comme terrible - il veut ôter la chair d'un être humain ! - mais le dramaturge offre à son personnage une voix, un plaidoyer et c'est, pour moi, ce qui sauve cette pièce; car par la dithyrambe de Shylock, c'est tout un peuple qui parle, et c'est ce que François-Victor Hugo m'a fait comprendre (merci donc à lui).
Quant aux personnages féminins... je n'ai su qu'en penser, si ce n'est que j'ai eu la nette impression qu'elles étaient très aimées grâce (à cause ?) de leur argent. Pas très glorieux, donc.
Encore maintenant je ne sais comment traduire mon ressenti envers cette oeuvre, mais il est certain que je n'ai pas pris un immense plaisir à la lire, et qu'elle m'a fait réagir.
Citation:
* Antonio - Je tiens ce monde pour ce qu'il est, Gratiano: un théâtre où chacun doit jouer son rôle.
Suzy B.
Il est parfois difficile d'apprécier des oeuvres d'une autre époque parceque les moeurs n'étaient pas les même. Solomon Kane par exemple, parait sacrément raciste maintenant alors que c'était tout à fait normal à l'époque (difficile donc de blamer l'auteur). ça me semble être la même chose pour ce Marchand de Venise.
RépondreSupprimerOui, et au contraire il faut ici admirer Shakespeare qui a osé faire parler un personnage qui était dédaigné de tous !
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