Reine des Lumières


Reine des Lumières
Auteure: Karin Hann
Editeur: Editions du Rocher
Nombre de pages: 419

* Quatrième de Couverture *

1745 - Jeanne-Antoinette Le Normant d'Etiolles, née Poisson, accède officiellement au statut de favorite. Véritable révolution de palais, qui voit s'établir une femme de petite noblesse aux côtés de Louis XV. Les mauvaises langues parient d'ailleurs sur la brièveté de sa faveur. Or, grâce à son charme, à son intelligence, à sa jovialité et à sa bienveillance, celle qui est bientôt titrée marquise de Pompadour conquiert au contraire durablement le coeur du roi et devient, au-delà de l'alcôve, une éminence grise dont l'influence politique et artistique s'accroît inexorablement. Bâtisseuse infatigable, esprit éclairé, esthète cultivée et raffinée, elle est l'amie des philosophes, des hommes de lettres, des scientifiques, des peintres et des musiciens, qu'elle protège, pensionne et encourage.

Avec talent et érudition, Karin Hann nous livre, à travers une fresque romanesque très vivante, l'étourdissante chronique d'un règne singulier, à la rencontre des plus grandes figures qui l'ont éclairé. Voltaire, Rousseau, Diderot, Casanova, Boucher, Beaumarchais, Buffon, le chevalier d'Eon, y côtoient l'audacieuse marquise dont l'éclat incomparable rayonne sur cette époque foisonnante. Femme attachante et mystérieuse, madame de Pompadour intrigue et séduit, car plus encore que la favorite du roi, elle fut bel et bien... la reine du siècle des Lumières !
 
* Mon Avis *

Passionnante, Karin Hann partage avec nous ce que fut la vie de Madame de Pompadour auprès du roi Louis XV.

Après leur rencontre en 1743 (vraisemblablement organisée), le Bien-Aimé - surnom donné au roi - s'attache rapidement à cette jolie femme. Plus que sa beauté, son intelligence et sa pétillante gaieté la rendent bientôt indispensable au monarque, mais plus encore son dévouement à l'égard de celui-ci qui est bien souvent gagné par des accès de mélancolie. Mais femme mariée et mère d'une petite Alexandrine, Jeanne-Antoinette va se voir détestée par la famille royale très pieuse, la Cour et même le peuple qui ne vont pas accepter qu'elle devienne la Favorite et maîtresse d'un roi censé représenter Dieu sur terre. Pendant vingt ans, la marquise n'aura de cesse d'assurer sa position auprès du souverain, alors même que leur relation devient platonique et purement amicale. Traquant les pamphlets, nombreux, la discriminant, évinçant les jeunes maîtresses du roi qui pourraient ambitionner de grandes choses, accablée de lettres de menaces, la marquise de Pompadour - devenue duchesse dans ses dernières années, mais son titre de marquise perdurera par habitude d'être utilisé - va trouver du répit et de l'apaisement dans les Arts, pour lesquels elle se passionne. Littérature, musique, peinture, pièces de théâtre sont autant de distractions qui lui feront connaître et côtoyer les éminentes personnalités du siècle des Lumières. Sa position lui permettra de promouvoir les artistes qu'elle affectionne et, entre deux constructions et/ou rénovations de bâtiments, cette architecte se placera en politique avec bon sens.

Karin Hann écrit son récit d'une manière romancé qui sied bien à l'histoire que l'on découvre. Fort de nombreuses anecdotes historiques, ce roman n'en est pas lourd pour autant et l'auteure nous offre maintes explications en annexes. Il n'est pas toujours facile de s'y retrouver parmi les grands noms qui parsèment ces pages, mais cette variété de rencontres est cependant agréable et forcément captivante; j'ai pris un réel plaisir à cette lecture, tant que je l'ai fait durer et que j'aurai apprécié y être encore pour un moment. La marquise était une femme intéressante et sa complicité avec Louis XV, élément central de cet ouvrage, est vraiment fascinante. Certains puristes de l'Histoire pourront s'insurger, de mon côté j'excuse les libertés prises par l'auteure en manipulant les citations historiques disséminées au cours des petits chapitres que l'on dévore - en les attribuant notamment à d'autres personnes que leurs créateurs.

"Reine des Lumières" est un ouvrage complet et plaisant à parcourir, Karin Hann s'attache à chaque détail marquant de l'existence de Jeanne-Antoinette d'Etiolles de 1743 à sa fin en 1764, ce qui en fait un livre aux sujets secondaires variés.
 
* Parlons Couverture *

Que dire... que dire... si ce n'est: quelle couverture ! Ou plutôt quelle toile ! Ce "Portrait de la marquise de Pompadour", un pastel de Maurice-Quentin de La Tour, est vraiment sublime ! Les couleurs m'ont immédiatement séduite, et il est intéressant d'apprendre au cours des lignes de Karin Hann que la marquise voulut se poser en protectrice des Arts et des Sciences. Cela explique que figure entre les mains de la jeune femme la partition du "Devin du Village" de Rousseau, un carnet de croquis à ses pieds, et derrière elle certains ouvrages qui lui étaient chers dont "L'Encyclopédie" de Diderot et d'Alembert, "L'Esprit des Lois" de Montesquieu et l'"Henriade" de son ami Voltaire. Surtout, elle attendait de la sobriété de ce portrait, c'est pourquoi elle y apparait sans aucun bijoux.
Sur le tableau entier, on trouve également un instrument de musique et un globe terrestre.
Une toile qui me plaît énormément, vous l'aurez compris.



Citations:

* - Je m'enivre de votre livre d'une manière ou d'une autre, expliqua-t-elle d'un air mutin, car si j'en savoure le texte, j'en apprécie également l'odeur. J'adorerais pouvoir capturer en une fiole les fragrances du vélin et de l'encre fraîche. Vous n'imaginez pas à quel point la lecture peut être un plaisir sensuel...

* - On ne peut tout maîtriser ! Il existe des hasards qui nous dépassent, ne croyez-vous pas ?

* Il serrait dans ses bras la femme qu'il aimait. Il l'aimait comme la mère qu'il n'avait plus, comme la soeur qu'il n'avait jamais eue, il l'aimait comme une amie, une confidente, il l'aimait comme une presque reine, comme il aurait dû aimer son épouse, il l'aimait contre sa famille, contre la Cour, contre le peuple et contre Dieu. Il l'aimait en dépit de tout, du devoir, de ses obligations, de ses voeux de mariage, de son statut de roi. Et il sut, en cet instant, que jamais il ne pourrait se séparer d'elle. Elle était son principal ministre, mais aussi son âme soeur, l'unique personne capable de le rassurer et de lui donner envie de vivre.
Elle était son essentiel, et il n'avait qu'elle.



Suzy B.

  

Commentaires

  1. C'est pas une lecture pour moi. Mais si les biographie, romancée ou pas, me plaise en général. Mais surtout au cinéma, moins en littérature.

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