Le Revers de la Médaille

 
 
Le Revers de la Médaille
Auteure: Olga Lossky
Editeur: Denoël
Nombre de pages: 298
 
Je remercie Babelio et les éditions Denoël pour l'envoi de ce livre,
reçu dans le cadre de la Masse Critique Babelio.
 
Quatrième de Couverture
 
Fin des années trente. Pál est un jeune artiste hongrois, étudiant à la faculté des beaux-arts de Budapest. En quête de modèle pour un projet de médaille, il fait la connaissance d'une jeune pianiste, Erzsebet. Fasciné par sa beauté, il réalise son portrait. Avec cette esquisse, Pál espère remporter le prestigieux concours organisé par la Monnaie de Budapest. Mais les évènements décident autrement de son destin et le prix obtenu n'est pas celui qu'il attendait...
Les années ont passé. Installé à Londres, l'artiste - assisté de sa femme, la fidèle Nicky - est devenu l'un des médaillistes les plus renommés de son temps. Musiciens et hommes politiques le sollicitent pour immortaliser leurs traits. Après bien des personnalités illustres, c'est au tour du pape de lui commander une médaille à son effigie. Pál hésite, de peur de croiser dans les rues romaines le jeune homme qu'il a jadis été. Ainsi qu'il le craignait, cette rencontre avec le pape va l'entraîner dans un inévitable processus de dévoilement.
On retrouve dans Le Revers de la Médaille la belle et captivante écriture d'Olga Lossky, qui nous plonge dans le destin d'un homme d'exception, marqué par son époque et prisonnier d'une histoire qui le hante.
 
Après Requiem pour un Clou (Gallimard, 2004), La Révolution des Cierges (Gallimard, 2010) et La Maison Zeidawi (Denoël, 2014), Le Revers de la Médaille est le quatrième roman d'Olga Lossky.
 
Mon Avis
 
Olga Lossky nous livre un roman émouvant, nous racontant la vie d'un homme proche du désespoir, miné par son passé, et trop effrayé par les réponses que le présent pourrait lui apporter.
 
Scindée en trois parties, on découvre dans la première - intitulée L'Avers - la vie de Pál, jeune homme d'une vingtaine d'années - approchant de la trentaine - motivé et ambitieux mais déjà empli de doutes. Elève d'un éminent professeur d'art, il prend seul l'initiative de se présenter à un concours national dont le résultat va bouleverser sa vie d'une manière inattendue.
On le retrouve dans la seconde partie - Le Revers - quelques années plus tard, ayant accepté une commande du pape. Marié à Nicky, qui le révère autant qu'elle l'aime, on découvre l'homme qu'il est devenu. Réservé et plongeant dans son art pour ne pas penser à son passé, on se rend compte au gré des évènements qu'il fuit le jeune homme qu'il a été.
La dernière partie - L'Infini - est une sublime finalité à ce roman, différente de ce à quoi je m'attendais. Les valeurs existentielles y côtoient les raisonnements du vieil homme qu'est devenu Pál, que l'on redécouvre une dernière fois avec une nouvelle facette de sa personnalité.
 
Au travers de références artistiques, de Schubert à Shakespeare, en passant par le grandes œuvres sculpturales et autres peintures, la seconde guerre mondiale tient une place importante dans ce récit. Elle est évoquée de manière prenante, presque comme une cause de regret pour le héros qui ne l'a pas activement connue, qui était éloigné de ses proches, accaparé par son art. Ce héros qui n'est pas systématiquement sympathique, ce qui en fait un homme vrai avec sa part d'orgueil, de mauvaise humeur, d'égoïsme; qui ne se dévoile que peu mais que l'on sent hanté par une rancune et une tristesse profondes.
 
Je découvre avec plaisir la plume de l'auteure avec ce récit percutant inspiré de faits réels (qui reste cependant pure fiction sans prétention autobiographique). J'ai aimé lire la quête d'un homme cherchant des réponses sans toujours les trouver, ou même sans vraiment vouloir les trouver. Olga Lossky m'a transportée dans les pensées et le cœur de cet homme, elle a su me transmettre une vision du monde différente de celle que je peux avoir (cependant, je me suis parfois curieusement reconnue en Pál), et j'ai pu découvrir ce métier passionnant auquel on ne prête que peu d'attention: celui de médailliste.
La belle histoire d'une vie, de la vie.
 
 
 
Citations:
 
* "Jeter de nouveaux êtres en pâture à l'Histoire me semble un manque de responsabilité effroyable." [...] Mieux valait selon lui donner naissance à des œuvres, objets inanimés qui parviendraient peut-être à humaniser leurs admirateurs.
 
* Il était une vie éventrée en son milieu comme ouverte au couteau, et par la plaie de laquelle ne sortait qu'une horreur informe. De celle-ci, lui qui était capable de dessiner le monde, il ne pouvait se faire aucune image.
 
 
 
Suzy B.
 


Commentaires

  1. Ça me fait un peu penser à Au nom d'Alexandre en fait. En plus complet et plus réussis mais j'y ai retrouvé certains points communs en lisant ton avis, notamment sur la troisième partie. Le métier méconnu, le vieil homme qui revient sur sa vie, et des secrets enfouis. Du coup ça pourrait me plaire. Et la ouverture est jolie !

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    1. Oui, c'est vrai que lorsque j'ai lu ton avis sur "Au Nom d'Alexandre" j'ai pensé à cette ressemblance vis à vis des métiers méconnus. :)
      Oui, très jolie cette couverture, c'est elle qui m'a premièrement attirée.

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