Ne m'Appelle Plus Anastasia

 
 
Ne m'Appelle Plus Anastasia
Auteur: John Boyne
Editeur: France Loisirs
Traduit de l'anglais par: Laurent Bury
Nombre de pages: 555
 
Quatrième de Couverture
 
De Saint-Pétersbourg en 1917 à Londres de nos jours, la trajectoire tumultueuse de deux êtres unis par l'amour, les secrets, et la folie de l'Histoire.
Pour Gueorgui Yachmenev, petit paysan russe, tout débute comme un conte de fées: engagé afin de protéger le tsarévitch Alexeï Romanov, il se retrouve dans le fastueux palais impérial. Le rêve se poursuit lorsqu'il y rencontre les quatres sœurs d'Alexeï, les princesses Romanov, parmi lesquelles la belle Anastasia. Mais la révolution va éclater, balayant tout sur son passage...
1981, Londres: Gueorgui veille Zoïa, sa femme, qui est mourante. Ensemble, grâce à un amour infaillible, ils ont supporté l'exil et le poids d'incroyables secrets. Qu'est-il arrivé en Russie ? Pourquoi Zoïa vit-elle toujours dans la peur ? Quels fantômes du passé la poursuivent encore ?

Mon Avis

Avant de commencer ce roman, il faut connaître une petite partie de l'Histoire Russe: celle de la famille Romanov, qui aboutie à l'un des plus grands mystères du XXe siècle et qui est le point central du récit. Walt Disney en a fait un très beau dessin-animé, John Boyne nous livre ici sa version du mythe. Ceci dit, je dois vous avertir que connaître cette Histoire vous spoilera automatiquement. Je préfère donc vous laisser le choix de cette découverte en vous fournissant un lien vers le site wikipédia contenant les détails: ici. A vous de décider de quelle manière vous souhaitez aborder ce roman. ;)

Ne m'Appelle Plus Anastasia est un roman qui m'a passionnée. Il est raconté de manière très touchante, puisque le narrateur, Gueorgui Daniilovitch Yachmenev, bibliothécaire à la retraite, est un vieil homme fou amoureux, au chevet de Zoïa, sa femme mourante, nous racontant petit à petit ses souvenirs, en alternant avec le présent qui recule de plus en plus dans le passé à mesure que l'on avance dans le livre (on passe, par exemple, de 1981 à 1979, puis 1970, 1953, ...). C'est une construction étonnante qui marche bien !
Il nous plonge donc dans son enfance, son adolescence, jusqu'à ce jour où tout a changé pour lui. Jusqu'à ce jour où il a sauvé la vie du grand-duc Nicolas Nicolaïevitch, commandant des armées russes, cousin du tsar Nicolas II à qui il va être recommandé. En effet, va lui être incombé la tâche de protéger le tsarévitch (fils du tsar, pour les non-avertis) Alexeï Romanov, cet enfant précieux pour la Russie et terriblement fragile.
On découvre Gueorgui jeune homme, tombant amoureux de la mauvaise personne - l'une des filles du tsar - et rencontrant de nombreux personnages: la famille Romanov, évidemment, qu'il côtoie quotidiennement, puisque son métier est de surveiller à chaque instant le fils du tsar; des princes, des duchesses, mais aussi de plus sombres personnes telles que Raspoutine (décrit d'une telle manière que j'en ai eu des frissons).
On est confronté aux préjugés de la guerre, on voit des manières de vivre radicalement opposée, et on prend parti pour les Uns ou les Autres. On découvre une patrie et ses spécificités...

J'ai aimé la manière qu'à John Boyne de décrire au fil des péripéties une histoire d'amour profonde, pure, puissante, sans que l'on puisse vraiment qualifier ce livre de "romance". Je le répète, c'est extrêmement touchant de décrire ce vieil homme au travers de chaque étapes de sa vie.
Grâce aux détails apportés aux paysages et à l'atmosphère globale, je me suis sentie Russe, et ça a été un voyage magnifique.
Ce roman est passionnant, les personnages sont intéressants, et l'histoire est sublime mais Ô combien triste, environnée de beauté et de mélancolie.
C'était une très belle découverte.



Citations:
 
* Comme on s'accroche à l'espoir, même quand on sait qu'il n'y en a pas !
 
* " [...] Mon nom est Anastasia. Puis-je vous appeler Gueorgui ?
- Oui.
- J'aime ce prénom.
- Il Signifie fermier", répondis-je gauchement.
Elle sourit.
" C'est ce que vous êtes ? Ce que vous étiez ?
- C'est ce qu'est mon père.
- Et vous, qu'êtes-vous donc ?"
Je réfléchis. Je ne m'étais jamais posé une question pareille, mais à présent, debout dans le froid glacial, sous la colonnade avec cette jeune fille devant moi, il ne semblait exister qu'une réponse véridique.
" Je suis à vous."
 
* - C'est toujours l'effet des guerres. [...] Elles nous prennent nos êtres chers, elles divisent les familles, elles créent des malheurs insoupçonnés. Et pourquoi ? Difficile à dire.
 
* - Vous ne trouvez pas ça drôle, que tous ces garçons conçus dans un grand élan d'amour et de désir après la fin de la Grande Guerre aient juste le bon âge pour se battre quand la prochaine commencera ? Comme si Dieu les avait créés uniquement pour aller se faire tuer. Pour aller se planter devant les fusils et avaler les balles qui volent vers eux. Quelle blague !
 
* - Je ne sais pas ce que les gens pensent. Et je m'en moque. Ce qui compte, c'est ce que nous pensons. Ce qui compte, c'est ce que nous savons.
 
 
 
Suzy B.
 


Commentaires

  1. Celui-là je vais me le procurer sans trainer! Ta chronique a fini de me convaincre... :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je te sentais impatiente ! ;)
      J'espère qu'il te plaira autant qu'à moi. ^^

      Supprimer
  2. Le Disney Anastasia est mon favoris... Ta chronique m'a donné énormément envie de tenter l'aventure. Je suis fan de cette histoire et de la Russie à cette époque là.
    J'ai juste peur de me perdre, puisque je ne suis pas une spécialiste de cette période etc... Est-ce que c'est facile? Si oui, dans ce cas je le met illico dans ma wishlist <3 merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas de risque que tu te perdes, ce récit et son univers son très faciles à intégrer. Je ne suis moi-même pas une spécialiste de la Russie à cette époque et je me suis découverte une nouvelle passion ! ;)

      Supprimer
  3. Les noms des personnages sont beaucoup trop compliqués pour moi^^. Et puis les ambiances neigeuses, ça a tendance à me perdre. Je ne doute pas que ce soit trés bien mais je vais passer ma route. Par contre, Anastasia n'est pas un film Disney (mais je le croyais encore jusqu'à ce que je le revois l'an dernier...)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh, ça n'a rien de compliqué ! "....évitch" signifie "fils de..." Donc, par exemple, Nicolaïevitch, signifie que le père se nommait Nicolas... ;)
      C'est dommage que ce ne soit pas ton style, mais on ne peut pas forcer ses goûts, donc il vaut effectivement mieux que tu passes ta route.
      Oups, pardonne mon erreur dans ce cas. Je me coucherai moins bête, merci. ^^

      Supprimer
  4. Houlala la la la la ! Je le nooooooooote !
    Tout à fait mon style aussi :)
    Belle chronique qui donne envie de le lire de suite ! Merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Yeah, je t'ai convaincue !
      Ravie de te l'avoir fait découvrir. ;)

      Supprimer
  5. Ta chronique me donne envie de deux choses : lire le livre, et m'intéresser de plus près à cette période historique ! Merci :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et c'est tout à fait ce que j'espérais transmettre en l'écrivant, alors tu te doutes que je suis plus que ravie par ton commentaire ! ;) Merci.

      Supprimer
  6. Bon, je pense qu'en 2016, il va rejoindre ma PAL ! ;)
    Pour info, le dessin animé n'était pas de Walt Disney...tout le monde se trompe ! C'est la Fox qui l'a produit ;) Ceci dit, il était quand même magnifique :D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'espère que tu l'aimeras ! ;)
      Oui, David un peu plus haut m'a appris aussi mon erreur... C'est vrai que le style rappelle tellement Disney qu'on s'y perd ! Merci. :)

      Supprimer

Enregistrer un commentaire