"L"île aux mille sources", Sarah Lark


L'Île aux Mille Sources
Titre original: "Die Insel der tausend Quellen"
Auteure: Sarah Lark
Éditeur: Éditions de l'Archipel
Traduit de l'allemand par: Penny Lewis
Nombre de pages: 461

Je remercie les éditions de l'Archipel et Babelio pour cette lecture,
lue dans le cadre d'une Masse Critique. 

* Quatrième de Couverture *

La nouvelle saga de l'auteure de la trilogie du Nuage Blanc

Londres, 1732. Nora, la fille d'un riche négociant, a perdu Simon, son premier amour, avec qui elle rêvait d'horizons lointains. Pour satisfaire ses envies d'exotisme, la jeune femme accepte d'épouser un veuf bien plus âgé qui possède une plantation en Jamaïque.

Nora embarque alors pour les Caraïbes, à la découverte d'une île enchanteresse. Mais, bien vite, elle déchante: les conditions de vie des esclaves dans les champs de canne la révoltent.

Décidée à faire évoluer les mentalités, Nora pourra compter sur le soutien de Douglas, le fils d'Elias. Mais la révolte gronde, qui pourrait bouleverser à jamais la vie de Nora.

Avec cette nouvelle saga, Sarah Lark nous entraîne sur les pas d'une héroïne forte et attachante, à la découverte de contrées lointaines où tout reste à inventer, à commencer par sa propre destinée.
 
* Mon Avis *

Au milieu de paysages idylliques, Sarah Lark nous offre une histoire intense.

Fiancée en secret à Simon, l'assistant sans ressources de son père, Nora, riche héritière, est dévastée lorsque son bien-aimé succombe à la tuberculose. Alors qu'elle tente avec difficulté de se reconstruire en venant en aide aux plus démunis, une proposition de mariage se présente en la personne d'Elias Fortnam, un homme de l'âge de son père, cultivateur de canne à sucre en Jamaïque. Si Nora accepte, ce n'est pas tant pour l'homme - pour qui elle n'éprouve aucun sentiment - que pour le rêve nostalgique qu'il représente: en effet, lorsque Simon était encore en vie, lui et Nora souhaitaient partir vivre, un jour, sur une île tropicale. Malheureusement, arrivée sur place, la jeune femme comprend vite l'horreur de l'esclavage obligeant hommes, femmes et enfants à travailler sans relâche dans un climat de peur constant. Mais alors que Nora tente de faire évoluer les conditions de vie des esclaves, elle se heurte à l'obstination cruelle de son mari. Bientôt soutenue par Doug, le fils de ce dernier, Nora n'est cependant pas au bout de ses peines puisque, dans les montagnes de l'île, grossit de plus en plus le peuple des Noirs marrons, anciens esclaves bien décidés à revendiquer leur liberté et leur territoire.

 Depuis de nombreuses années, je souhaitais découvrir la plume de cette romancière dont j'ai si souvent vu les œuvres mentionnées dans l'actualité. Ceci dit, je m'étais fait une tout autre idée du style de l'auteure: je ne m'attendais pas à ce que ce soit si éprouvant. Sarah Lark ne lésine pas quand il s'agit de dénoncer l'horreur - physique et psychologique - de l'asservissement d'humains par d'autres êtres humains; la violence des coups de fouet, les mutilations comme punitions, les viols ne nous sont donc pas épargnés, et c'est vraiment déstabilisant quand on s'attend à un roman plus doux. Autant dire que j'ai été mal à l'aise durant une bonne partie de ma lecture, davantage encore car je ne me suis pas beaucoup attachée aux personnages: j'ai, par exemple, eu du mal à cerner l'héroïne qui m'a semblé, à certains moments-clé du récit, étrangement passive quand je l'attendais passionnée et impétueuse, elle va vivre de terribles évènements de manière assez résignée alors qu'elle possède pourtant un caractère fort et une volonté de faire exemplaire.
Le point fort de ce récit est sans conteste le sujet et son développement. En basant l'histoire principale dans le courant du XVIIIe siècle sur l'île de la Jamaïque, alors colonisée par l'Angleterre, c'est une période importante de l'Histoire qui nous est présentée. Y sévissait l'esclavage et des actions ignobles de propriétaires sur leur "marchandise". Sur cette île a fini par naître le peuple des Noirs marrons de Jamaïque (le marronnage faisant référence à un esclave en fuite); d'anciens esclaves, donc, regroupés au cœur des montagnes Jamaïcaines pour y vivre dans une paix relative puisque des descentes étaient parfois effectués sur des plantations afin de libérer les esclaves et de voler les biens. Et l'auteure évoque ce passé tumultueux avec précision et dans un soucis de réalisme certain. Cette part active du récit m'a vraiment passionnée !

Si j'ai malheureusement eu du mal à me remettre de l'étonnement face à un roman plus brutal que je ne m'y attendais, l'histoire qu'il nous conte est aussi fascinante qu'enrichissante !
 
* Parlons Couverture *

Voilà qui m'a peut-être aussi induite en erreur (ne vous fiez jamais à une couverture, c'est dit et redit !): cette composition est plus enchanteresse que le roman qu'elle représente. Cette couverture déborde de douceur avec ses couleurs pastels; la silhouette du paysage donne envie de s'y plonger. Les romans de Sarah Lark sont connus pour posséder de superbes couvertures, c'est une fois de plus le cas ici et je ne peux rien dire de plus que: j'adore !

Suzy Bess.
   

Commentaires

  1. Eh oui, toujours se méfier des couvertures, mais j'avoue que, aimant les surprises, je suis toujours d'autant plus impressionné quand je ne m'attends pas à ce que je trouve^^. Donc c'est tout ou rien dans ce cas !

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    1. Je parviens difficilement à réagir comme toi, ça me perturbe toujours beaucoup de ne pas trouver ce que je cherche dans un livre et j'ai beau essayer, j'ai vraiment du mal à ne pas me faire d'idée préconçue avant de découvrir un récit... c'est exaspérant ! ^^ Des conseils pour m'aider à changer cette approche ?

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    2. Un conseil ? Devenir moi ! Mais bon, c'est pas toujours top hein^^.

      Sinon non, je ne sais pas. Moi je m'évite d'attendre trop de chose. Dans l'idéal j'essaie d'en savoir le moins sur ce que je vais voir, où ce que je lis. Je lis les résumés en diagonal avant de commencer le livre.

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