"Les Tommyknockers", Stephen King


Les Tommyknockers
Titre original: "The Tommyknockers"
Auteur: Stephen King
Édition: Le Livre de Poche
Traduit de l'anglais (États-Unis) par: Dominique Dill
Nombre de pages: 957

* Quatrième de Couverture *

Tard, la nuit dernière et celle d'avant,
Toc ! Toc ! à la porte - les Tommyknockers !
Les Tommyknockers, les esprits frappeurs...
Je voudrais sortir, mais je n'ose pas,
Parce que j'ai trop peur
du Tommyknocker.

Tout commence par les rythmes apaisants d'une berceuse; et pourtant, sous la plume de Stephen King, les vers anodins se muent en une inoubliable parabole de l'épouvante, qui entraîne les habitants pourtant bien sages et terre à terre d'un paisible village dans un enfer plus horrible que leurs plus abominables cauchemars... ou que les vôtres.
Une histoire fascinante et démoniaque que seul Stephen King pouvait écrire.
Et lorsqu'on frappera à votre porte, par prudence, mettez la chaîne, si tant est qu'une chaîne suffise...
  
* Mon Avis *

L'esprit humain est le sujet fétiche de l'auteur; il nous le montre une fois de plus avec ce roman étonnant.

Haven était une bourgade tranquille... jusqu'au jour où Bobbi Anderson, romancière à succès installée depuis quelques années dans la petite ville, trébuche sur un objet métallique dans les bois de sa propriété. Immédiatement, la curieuse tige de métal exerce une emprise considérable sur la jeune femme qui se met à creuser le sol sans répit afin de déterrer la chose. Quand son ami Jim Gardener la rejoint quelques jours plus tard, ce qu'il découvre dépasse l'entendement: non seulement Bobbi n'est plus que l'ombre d'elle-même, mais sa propriété est transformée, d'étranges modifications y ont été effectuées. Cependant, l'élément le plus stupéfiant qui l'attend se situe dans les bois: un habitacle d'origine inconnue commence à émerger de la terre, et il a tout l'air d'une soucoupe volante. Quand Bobbi demande à Gard de l'aider à déterrer le vaisseau, il accepte, pris à son tour dans une fascination mortelle. Peu à peu, tous les habitants de Haven adoptent un comportement étrangement obsessionnel.

Stephen King est toujours là où je ne l'attends pas... mais oui, c'est bel et bien une soucoupe volante extraterrestre qu'il met en scène dans ce roman ! Comme d'habitude, le romancier excelle quand il s'agit de travailler la psychologie de ses personnages; il évoque régulièrement ici l'addiction et l'obsession sous divers angles. Si je ne m'attendais pas à découvrir une histoire d'invasion extraterrestre (la quatrième de couverture étant très mystérieuse, pour le coup), j'ai rapidement compris que celle-ci serait bien différente de ce que j'ai pu lire ou voir jusqu'à présent: en effet, l'invasion est ici invisible, le vaisseau possède les gens silencieusement, dans l'ignorance de tous, tandis qu'une sorte de toxine se propage dans l'air. Cette approche originale apporte énormément d'intérêt à une intrigue qui, pour le reste, est assez linéaire. L'ambiance de cette histoire est d'ailleurs vraiment étrange: bien qu'inquiétante et troublante, j'ai eu du mal à capter cette atmosphère qui m'a plutôt rendue très curieuse durant une bonne partie de ma lecture.

Je suis toujours fascinée de lire un Stephen King, il écrit avec tant de clairvoyance ! J'ai également adoré les nombreuses mentions à ses autres œuvres (et à lui-même) que l'auteur a glissé dans ces pages.
 
* Parlons Couverture *

Ouh... la couleur verte sur cette photographie de Jake Rajs est vraiment dérangeante (sauf si on apprécie particulièrement le vert bien sûr...). Un vert maladif, je trouve, qui convient parfaitement à ce qu'on peut lire dans les pages du roman. D'ailleurs, cette couleur revient dans la plupart des éditions étrangères de cet ouvrage. Cette couverture n'est finalement peut-être pas vraiment attrayante, mais je la trouve parfaite et énigmatique.


Citations:

* À vingt-cinq ans, on peut toujours se payer le luxe de penser que [...] le vieillissement n'est qu'une erreur administrative susceptible d'être finalement rectifiée.

* Elle avait appris que lorsque le cerveau insiste pour revenir sur un sujet quoi que l'on fasse pour l'en distraire, il vaut mieux lui céder. Seuls les obsédés s'inquiètent de leurs obsessions.

* La folie, c'est ce qui limite les possibilités.

* Pourquoi dans la vie, les bonnes répliques ne venaient-elles immédiatement à l'esprit que lorsqu'on n'osait pas les utiliser ?

* On lui avait appris que Dieu était amour, mais il se demandait quel genre d'amour Il dispense quand Il fait l'homme et la femme assez intelligents pour aller sur la lune, mais assez stupides pour devoir apprendre, et réapprendre sans cesse, que l'éternité n'existe pas.

* Combien de fois pourrait-on jouer avec le temps ?

* Je ne veux pas dire que les créateurs sont meilleurs ou plus sensibles et ont donc des dépressions nerveuses meilleures ou plus sensibles [...]; le suicide d'un poète n'est pas plus joli que celui d'un camionneur. Mais les créateurs ont des dépressions créatives.

* - Nous les poètes ivres et brisés sommes de grands donneurs de conseils.

* - Malheureusement, c'est dans la vie réelle que nous vivons, celle où il n'existe pas de vraies réponses.

* Toute l'intelligence et toute la volonté du monde ne peuvent prétendre à une valeur artistique sans une étincelle de talent, mais l'intelligence et la volonté peuvent aboutir à de grandes escroqueries.

* les pensées qu'elle avait maintenant ressemblaient au murmure du public à travers le rideau fermé avant que la représentation ne commence. On ne saisit pas ce que disent les gens, mais on sent qu'ils sont là.

* - On croit souvent qu'on a vu le fond de la stupidité humaine, et il est parfois utile qu'on vous rappelle qu'elle n'a pas de fond.

* je crois que le bonheur est l'opposé exact de la tristesse, de l'amertume et de la haine: le bonheur devrait rester libre de toute analyse aussi longtemps que possible.


Suzy Bess.
 

Commentaires

  1. Un roman surprenant en effet, dans la carriére de King. Comme le seront de nombreux autres par la suite^^.

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    1. Une œuvre si vaste et si variée... ça donnerait presque le tournis !

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