"La Mort Devant Soi, tome 2: Reste nos Pas Dans la Poussière", Ophélie Curado


La Mort Devant Soi,
tome 2: Reste nos Pas Dans la Poussière
Auteure: Ophélie Curado
Éditeur: Auto-édité
Nombre de pages: 268

* Quatrième de Couverture *

Il ne reste plus que trois jours à vivre à Mélina Flores. Et avec ce terrible compte à rebours, vient se greffer cette prophétie: elle va mourir seule, sans personne à ses côtés... Comment alors, continuer de garder espoir, quand on sait que les autorités s'acharnent à la séparer de Marshall Sawyer, l'homme qu'elle aime ?

Pour Mélina, il est temps de faire face aux conséquences de ses actes, semer les autorités et sauver ce qui peut l'être encore. Dans ces dernières heures, elle fera la rencontre d'une adolescente rebelle, élevée dans un trailer park; ballottée entre une mère alcoolique et un amant plus âgé. Avec cette gamine aux cheveux rouges, Mélina partira à la rencontre de son destin, dans l'espoir d'atteindre les casinos de Las Vegas. Mais au jeu comme en amour, il y a toujours beaucoup à perdre.

Dans ces derniers instants qui se bousculent, entre les rencontres de passage, les secrets de ceux en qui on avait confiance et les récits de vie qui nous remettent à notre place, Mélina n'aura de cesse d'osciller entre espoir et fatalité. Elle comprendra alors trop tard que ce n'est pas la destination qui compte, mais la saveur du voyage...
 
* Mon Avis *

Il me tardait de découvrir le final de cette histoire; l'occasion de sortir cette suite de ma pile à lire s'est enfin présentée.

Mélina a découvert la date de sa mort. Alors que les derniers jours se profilent, elle se retrouve soudainement séparée de Marshall. Son objectif de quitter l'état pour échapper au funeste destin qui l'attend est alors ébranlé. Mais une rencontre pourrait bien l'ouvrir à d'autres motivations.

On retrouve la plume soignée et minutieuse de l'auteure. L'action ne faiblit pas, et l'héroïne, toujours sur la route, ne cesse de se poser des questions alors que le jour de sa mort approche. Le stress de ne pas savoir de quelle manière elle va cesser d'être, la peur de la fatalité de la fin, le choc d'être séparée de Marshall provoquent chez Mélina un comportement parfois difficile à comprendre; ses réactions sont proportionnelles à son bouleversement mais son côté passionné paraît souvent exacerbé. Si j'espérais une présence plus importante des hommes de la SAM, j'ai été déçue: ils sont quasiment inexistants au cours de ce tome alors qu'ils sont à l'origine même de l'histoire.
Le récit de la jeune femme aux cheveux rouges que rencontre l'héroïne au cours de son road trip, quant à lui, est particulièrement intéressant: les chapitres la concernant m'ont captivés.
La plume d'Ophélie Curado est toujours aussi précise, une profusion de détails qui a cependant tendance à alourdir le récit; il suffit parfois de plus de simplicité pour permettre au lecteur de s'immerger dans un univers en le mêlant à son propre imaginaire, ce qui est un peu plus difficile ici. Néanmoins, la réflexion de cette histoire est touchante, et le désespoir et la nostalgie semblent ancrés derrière chaque mot, ce qui en fait une lecture intense. D'ailleurs, le final, inéluctablement logique, est d'une mélancolie profonde.

Le style dense de l'auteure habite chaque page, pour une lecture apportant son lot de questions existentielles qui vous feront peut-être réfléchir à vos propres attentes.
 
* Parlons Couverture *

Cette composition de l'auteure est vivante, on comprend que l'on s'engage dans un road trip. J'adore la présence des nombreux virages sur la route - qui peuvent nous ramener aux questionnements de l'héroïne - ainsi que les couleurs de l'ensemble.


Citations:

* Parfois, j'aimerais juste pouvoir rire à gorge déployée sans en connaître les raisons, me tordre dans tous les sens comme une enfant prise d'un fou rire; croyant qu'elle ne pourra plus jamais s'arrêter. Ce serait si bon de pouvoir saisir ce genre d'instants, ceux qui nous échappent trop souvent. Simplement ne pas prendre les choses au sérieux et la vie elle-même, en se disant que tout ce bordel, ce n'est rien d'autre qu'une farce, qu'une énorme blague ! Et qu'après tout, [...] on s'en fout de ce qui a de l'importance et de ce qui n'en a pas ! Parce que nous sommes des Éphémères et que notre durée de vie n'excède pas une journée...

* Comme si, au crépuscule de mon existence, je devenais gourmande. D'à peu près tout et n'importe quoi. Sauf peut-être de la vie elle-même qui me dépasse encore...

* Il me reste les paroles de Marshall pour me rappeler que tout ça doit bien avoir un sens et que même dans le chaos, des éléments invisibles s'imbriquent et façonnent le monde tel que nous le connaissons. Et c'est rassurant. Ça nous aide à trouver notre place dans toute cette folie. Comme une section faisant partie d'un tout, suivant la danse de l'univers, et que, par conséquent, il ne faut pas avoir peur. Que le monde n'est ni trop vaste, ni trop petit. Que la mort n'est ni terrifiante, ni salutaire. Que la vie n'est ni une fête, ni un fardeau. Que nous ne pouvons pas tout avoir et rien non plus. Que même si le soleil se lève chaque matin, ce prosaïsme ne doit ni nous atterrer, ni nous rendre fous. Et qu'une fois que nous avons compris tout cela, alors nous pouvons essayer d'être heureux. Juste essayer, ce qui est déjà pas mal...
 
* [...] j'aime écouter les gens me parler d'eux, même si je ne les connais pas. Surtout si je ne les connais pas. Parce qu'en écoutant leurs problèmes, leurs secrets et un petit bout de leur vie, j'en oublie ma propre histoire.


Suzy Bess.
  

Commentaires

  1. Encore une fois, cette chronique donne envie malgré les quelques réserves. Et j'aime beaucoup la couverture !

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