[Des pages à lire] "La Gitane aux Yeux Bleus", Mamen Sánchez
La Gitane aux Yeux Bleus
Titre original: "La felicidad es un té contigo"
Auteure: Mamen Sánchez
Éditeur: Mercure de France
Traduit de l'espagnol par: Judith Vernant
Nombre de pages: 295
Je remercie chaleureusement les éditions Mercure de France et Babelio pour cette lecture,
lue dans le cadre d'une Masse Critique.
* Quatrième de couverture *
L'inspecteur Manchego approcha le smartphone dernière génération de son oreille, en retenant sa respiration.
Il entendit une voix nasale, sur un bruit de fond rythmique, une sorte de lamentation ou de prière, et les accords d'une guitare. Il ne comprit pas un traître mot de ce que disait l'interlocuteur - c'était en anglais -, mais il devina qu'il ne s'agissait pas d'un appel au secours, on n'y sentait aucune peur.
- Qu'est-ce qu'il dit ? demanda-t-il.
- Textuellement: « Papa, laisse-moi faire. Je maîtrise la situation. »
En bon Espagnol, l'inspecteur Manchego a tout de suite identifié d'où provenait le message: d'une boîte de flamenco. Pas de quoi s'alarmer, donc, quand un riche éditeur londonien, flanqué d'un interprète, vient, très inquiet, lui annoncer que son fils, la trentaine, bien sous tous rapports, a disparu à Madrid depuis plusieurs semaines, après ce fameux dernier appel.
Enlevé ? Séquestré ? Blessé ? Tué ? Mais non, il y a forcément une femme là-dessous.
En fait, surtout une exquise gitane aux yeux bleus - ça c'est curieux - et face à une tribu de Grenade au grand complet, le jeune Atticus a-t-il la moindre chance ? Non, bien sûr... comme on va le voir au fil de ses irrésistibles aventures.
Très connue comme journaliste, Mamen Sánchez est aussi l'auteur de romans, tous des best-sellers en Espagne. La gitane aux yeux bleus, le premier traduit en français, a été couronné comme « le livre le plus joyeux de l'année ».
* Mon avis *
Ces rocambolesques aventures espagnoles ont un charme fou !
Fils d'un éminent éditeur londonien, Atticus Craftsman est chargé par son père d'aller à Madrid fermer l'une des succursales de l'entreprise familiale. Cependant, sur place, les cinq femmes aux commandes de l'agence, futures ex-employées, fomentent un plan de secours afin de ne pas perdre un emploi dont elles ont si besoin. Les mois passent et Marlow Craftsman n'a plus de nouvelles de son fils; l'inspecteur Manchego est chargé de l'enquête malgré le peu d'indices concernant cette disparition.
Ce vaudeville à l'espagnole est irrésistible ! Entre l'assortiment de protagonistes dont pas un n'est insignifiant - absolument aucun ! -, la richesse des rebondissements, l'humour ambiant, l'énergie qui se dégage de chaque page, les apparitions lubriques du fantôme de Tolkien, les paysages, ou encore le fait que les membres de la famille Craftsman sont prénommés, par tradition, en hommage à divers héros littéraires, je ne sais ce que j'ai préféré, mais il est certain que j'ai savouré chaque instant de ma lecture ! Je découvre l'auteure et l'ironie de sa plume m'a totalement séduite, mais cette légèreté cache son amour manifeste pour la littérature - les mentions sont nombreuses - et pour des personnages adorables - de sa manière de les présenter et de les mettre en scène ressort beaucoup de tendresse que l'on finit par ressentir nous-mêmes.
Pétillant et tout en action, ce roman ne m'a pas seulement embarquée dans une histoire pleine de suspense et de dérision, non, mais au cœur d'une Espagne vivante et familiale, riche de ses traditions et de son esprit communautaire. A découvrir d'urgence (en dégustant des churros) !
* Parlons couverture *
Est-ce une petite jaquette ou un grand bandeau ? Quoiqu'il en soit, j'aime beaucoup cette composition taquine où le dandy anglais et l'intrigante espagnole se côtoient.
Et je suis absolument ravie de trouver, sur cette couverture, le nom de la traductrice ! C'est une mention bien trop souvent reléguée.
Quant aux deux éditions espagnoles - très différentes de notre version française -, elles reprennent une même photographie sous deux angles différents, et je suis aussi fan de l'une que de l'autre !
Citations:
* - Je crois que cette vie est tout ce que nous avons, et que nous devrions en être reconnaissants.
* Un amour non réciproque, cruel, implacable, de ceux qui vous consument, qui brisent vos espoirs, vos illusions. Le pire de tous.
Envie de rester dans une chaude ambiance espagnole ? Découvrez la sensualité de la saga "Valeria" d'Elísabet Benavent:
Suzy Bess.
Je n'avais jamais entendu parler de l'auteur mais ton article donne envie de la lire !
RépondreSupprimerJe ne la connaissais pas non plus, mais comme c'est la première traduction française, ça peut se comprendre. En tout cas c'est une excellente découverte !
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