[Des pages à lire] "Cranford", Elizabeth Gaskell

  

     Cranford     

Elizabeth Gaskell

 Titre original: "Cranford"

Auteure: Elizabeth Gaskell

Édition: Points

Traduit de l'anglais par: Béatrice Vierne

Nombre de pages: 300

 

* Quatrième de Couverture *

 Mesdames, avez-vous vu ? Un gentleman s'est installé avec ses deux filles à Cranford, un certain capitaine Brown. Il aurait clamé haut et fort l'état médiocre de ses finances ! On lui doit cet abominable chemin de fer qui vient de la bourgade voisine. Accompagnez-moi à l'heure du thé: allons lui rendre une visite de courtoisie pour lui montrer comment les choses se passent chez nous, à Cranford.

« Bref, les messieurs, quel que soit leur sort, sont absents de Cranford. D'ailleurs, que feraient-ils, s'ils vivaient là ? »

Proche de Charles Dickens, George Eliot et Charlotte Brontë, Elizabeth Gaskell (1810-1865) a occupé une place importante sur la scène littéraire victorienne. Fille et femme de pasteur, elle évoque dans ses écrits la vie provinciale qu'elle connaît si bien.

 

* Mon Avis *

Elizabeth Gaskell a un humour délicieux, je suis ravie de l'avoir retrouvé dès la première page !

Que d'élégantes apparences à Cranford ! Ses habitantes ont beau n'être pas très riches, elles tiennent à observer la bienséance en toute occasion. Mais dans cette petite localité, le moindre évènement peut vite prendre des proportions importantes. Et des évènements... oui, il va y en avoir un certain nombre à Cranford.

L'auteure n'a pas son pareil pour décrire la vie paisible d'un village en y mêlant des péripéties en tout genre. L'ironie qui perce à travers chaque description du quotidien de la bonne société mais aussi la peinture d'une époque et des mœurs qui la composent, voilà ce qu'on vient chercher lorsqu'on lit un roman de cette auteure. Sous sa plume aux allures parfois d'une modernité désarmante, les personnages communs deviennent captivants et, si on peut avoir tendance à vouloir se moquer d'eux, c'est toujours gentiment tellement on s'attache vite. De plus, son humour mordant est empreint d'une certaine tendresse auquel il est difficile de ne pas succomber. Dépaysants sont les décors que plante Elizabeth Gaskell; le charme de ce village anglais typique m'a bien souvent donné envie d'avoir la capacité de voyager dans le roman.

Je suis une fois de plus séduite par la plume de l'auteure et par le groupe "d'amazones" dont on suit la captivante banalité du quotidien.

 

* Parlons Couverture *

Je ne peux pas dire que cette photographie d'Emma Lee n'est pas jolie (elle l'est, incontestablement) mais, comme pour Les confessions de Mr Harrison, j'aurais préféré une couverture plus lumineuse. Comme le proposent d'ailleurs certaines des (très nombreuses) éditions étrangères:

 

 Citations:

* [...] alors qu'elle savait, et que nous savions, et qu'elle savait que nous savions, et que nous savions qu'elle savait que nous savions, qu'elle avait passé toute sa matinée à confectionner elle-même le pain d'épices et les génoises.

* - Il n'arrête pas de lire; mais je crains qu'il n'ait pris des habitudes de sauvage depuis le temps qu'il vit tout seul ici.

- Oh, sauvage est un mot trop dur ! se récria Miss Matty. Moi, je dirais qu'il est excentrique, les gens très intelligents le sont toujours !

* À notre retour, il voulut à toute force nous lire les poèmes dont il venait de me parler; et Miss Pole l'y encouragea vivement, parce que, me dis-je, elle voulait que je pusse admirer ce talent de lecteur qu'elle m'avait vanté; après coup, cependant, elle me confia que c'était parce qu'elle avait atteint un endroit difficile de son ouvrage au crochet et voulait pouvoir compter ses points sans être obligée d'intervenir dans la conversation.

* Avant cette soirée, je ne m'étais jamais douté qu'il était si triste de lire d'anciennes lettres et j'aurais été bien embarrassée de dire pourquoi. Car ces lettres débordaient de bonheur - du moins celles qui remontaient le plus loin dans le temps. On y trouvait un sentiment très vif, très intense du moment présent, qui paraissait si puissant, si épanoui qu'on avait l'impression qu'il ne pourrait jamais s'éteindre, que les cœurs chaleureux et vivants qui s'exprimaient ainsi ne pourraient jamais mourir et disparaître pour toujours de la terre ensoleillée.

 

Suzy Bess.

Commentaires

  1. De mémoire Nors et Sud n'a pas tant d'humour que ça (un peu quand même) mais ça donne envie de découvrir celui-ci !

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    1. Oui, on m'a conseillé de commencer par les plus légers, d'où la présence assez importante d'humour, mais les romans deviennent plus "sérieux" ensuite, et j'ai hâte de découvrir cette facette de l'auteure. ;)

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