[Des pages à lire] "Marche ou Crève", Stephen King
Titre original: "The Long Walk"
Auteur: Richard Bachman (Stephen King)
Édition: Le Livre de Poche
Traduit de l'anglais (États-Unis) par: France-Marie Watkins
Nombre de pages: 379
* Quatrième de Couverture *
Garraty, un adolescent natif du Maine, va concourir pour «La Longue Marche», une compétition qui compte cent participants. Cet évènement est très attendu. Il sera retransmis à la télévision, suivi par des milliers de personnes. Mais ce n'est pas une marche comme les autres, plutôt un jeu sans foi ni loi...
Garraty a tout intérêt à gagner. Le contraire pourrait lui coûter cher. Très cher...
Garraty, un adolescent natif du Maine, va concourir pour «La Longue Marche», une compétition qui compte cent participants. Cet évènement est très attendu. Il sera retransmis à la télévision, suivi par des milliers de personnes. Mais ce n'est pas une marche comme les autres, plutôt un jeu sans foi ni loi...
Garraty a tout intérêt à gagner. Le contraire pourrait lui coûter cher. Très cher...
* Mon Avis *
Incroyable d'intensité, cette histoire est stupéfiante !
Ray Garraty s'engage dans une compétition hors du commun: La Longue Marche. 100 participants sont au départ d'une route dont un seul verra le bout. Le principe ? Marcher sans interruption à un minimum de 6.5 km/h sans jamais ni s'arrêter - pour se reposer, aller aux toilettes, manger... - ni ralentir. Les Marcheurs s'arrêtant, déviant de leur trajectoire, passant sous la barre des 6.5 km/h, ou enfreignant le réglement d'une manière ou d'une autre écopent d'un avertissement; au bout du troisième donné, ils reçoivent leur ticket, ou pour le dire plus clairement: ils sont exécutés par les soldats qui suivent pas à pas la progression de la Marche. Mais alors que chacun joue sa vie au cours de ce périple qui peut s'étaler sur plusieurs jours, les amitiés ne peuvent s'empêcher de se lier, tout comme les haines... et lorsque les corps autant que les esprits s'épuisent, garder le cap semble impossible.
Il est des instants qui paraissent comme hors du temps. Comme celui où, à la fin d'une lecture, alors que la dernière phrase vient d'être lue, on pose l'ouvrage et relève la tête pour se rendre compte que le monde réel n'est pas encore revenu à notre portée, que l'on est ailleurs (cette même impression que l'on éprouve parfois au réveil, quand rêve et réalité se touchent, lorsque nos songes habitent encore notre pensée alors même que l'on a conscience de la journée qui nous attend). À cet instant précis, on se repasse chaque élément de ce que l'on vient de découvrir, on analyse chaque sensation ressentie, on se pose tant de questions, dans ce si fugace laps de temps, et tant de réflexions se font en nous que l'on ne sais même plus clairement ce à quoi l'on peut fixement être en train de penser. L'esprit tourbillonne, c'est un concentré d'émotions. Vivre simplement ce moment, se perdre dans ces sensations, quelle expérience !
À la hauteur de celle que nous a offert Stephen King avec ce récit ! Car cette histoire est intense, profonde, diablement captivante et terriblement mélancolique. Le récit débute à peine que la pression se fait déjà sentir. Nous suivons le héros, Ray Garraty, quasiment pas après pas, nous lisons ses pensées, comprenons ses peurs, ses questionnements, même si certains détails restent hors de notre portée. Je me suis posé de nombreuses questions au cours de cette lecture: l'origine de la Longue Marche, déjà. Pourquoi ? Comment ? Dans quel genre d'univers sommes-nous ? Et ce principe des Escouades ? La présence militaire, l'adoration d'un Commandant, quelles en sont les raisons ? Et je n'ai pas toujours eu de réponses. Curieusement, cette absence de certains détails majeurs, si elle m'a ébranlée ne m'a pas tant dérangée, car sous les mystères, on devine; je pense même que cette particularité fait la force de cette histoire. Car cela laisse la place à la grande spécialité de l'auteur: l'analyse de la psychologie humaine. Et autant dire qu'ici, il y a matière à développer ! Ces jeunes engagés dans un jeu macabre, qui, à force d'épuisement, approchent de la folie, la population qui suit cette aventure comme au spectacle, entre amis, en famille, avec leurs enfants, pop-corn et soda à la main, pariant sur leurs favoris... oui, cette curiosité morbide qui découle de la télé-réalité, des jeux télévisés - sur lesquels l'accent est mis puisqu'à chaque chapitre, une citation d'un de ces jeux nous attend -, tout ça est très intéressant à lire. On est vite ému par ce que l'on suit, et comme on le suit de l'intérieur, on s'attache et on a envie de se révolter. Composer avec une telle linéarité qu'est une Marche continue où les seules actions sont les pertes de certains Marcheurs, est juste bluffant. Tout prend une envergure différente: la météo, une simple gêne du corps, une pensée qui revient en boucle, et l'idée de la mort toute proche, constante... L'action, située dans les efforts, pour chaque participant, de ne pas faiblir est complétée par les raisonnements du héros, les échanges entre concurrents, les liens qui se forment, la force de volonté de chacun, tout ça nous offre des émotions contradictoires et terribles (vouloir qu'un tel reste en vie, ce qui condamnerai un autre, par exemple). Difficile de décrire la position dans laquelle le lecteur se trouve au cours de cette lecture.
Ce roman est tout bonnement excellent, et quand on songe que Stephen King l'a écrit alors qu'il était encore étudiant et que l'ère télévisuelle des jeux et autres reality shows n'avait pas encore connue l'expansion de ces dernières années, on ne peut qu'être davantage fasciné par cette avant-garde.
Quoiqu'il en soit, je vais sans doute mettre un moment à me sortir cette histoire de la tête.
Incroyable d'intensité, cette histoire est stupéfiante !
Ray Garraty s'engage dans une compétition hors du commun: La Longue Marche. 100 participants sont au départ d'une route dont un seul verra le bout. Le principe ? Marcher sans interruption à un minimum de 6.5 km/h sans jamais ni s'arrêter - pour se reposer, aller aux toilettes, manger... - ni ralentir. Les Marcheurs s'arrêtant, déviant de leur trajectoire, passant sous la barre des 6.5 km/h, ou enfreignant le réglement d'une manière ou d'une autre écopent d'un avertissement; au bout du troisième donné, ils reçoivent leur ticket, ou pour le dire plus clairement: ils sont exécutés par les soldats qui suivent pas à pas la progression de la Marche. Mais alors que chacun joue sa vie au cours de ce périple qui peut s'étaler sur plusieurs jours, les amitiés ne peuvent s'empêcher de se lier, tout comme les haines... et lorsque les corps autant que les esprits s'épuisent, garder le cap semble impossible.
Il est des instants qui paraissent comme hors du temps. Comme celui où, à la fin d'une lecture, alors que la dernière phrase vient d'être lue, on pose l'ouvrage et relève la tête pour se rendre compte que le monde réel n'est pas encore revenu à notre portée, que l'on est ailleurs (cette même impression que l'on éprouve parfois au réveil, quand rêve et réalité se touchent, lorsque nos songes habitent encore notre pensée alors même que l'on a conscience de la journée qui nous attend). À cet instant précis, on se repasse chaque élément de ce que l'on vient de découvrir, on analyse chaque sensation ressentie, on se pose tant de questions, dans ce si fugace laps de temps, et tant de réflexions se font en nous que l'on ne sais même plus clairement ce à quoi l'on peut fixement être en train de penser. L'esprit tourbillonne, c'est un concentré d'émotions. Vivre simplement ce moment, se perdre dans ces sensations, quelle expérience !
À la hauteur de celle que nous a offert Stephen King avec ce récit ! Car cette histoire est intense, profonde, diablement captivante et terriblement mélancolique. Le récit débute à peine que la pression se fait déjà sentir. Nous suivons le héros, Ray Garraty, quasiment pas après pas, nous lisons ses pensées, comprenons ses peurs, ses questionnements, même si certains détails restent hors de notre portée. Je me suis posé de nombreuses questions au cours de cette lecture: l'origine de la Longue Marche, déjà. Pourquoi ? Comment ? Dans quel genre d'univers sommes-nous ? Et ce principe des Escouades ? La présence militaire, l'adoration d'un Commandant, quelles en sont les raisons ? Et je n'ai pas toujours eu de réponses. Curieusement, cette absence de certains détails majeurs, si elle m'a ébranlée ne m'a pas tant dérangée, car sous les mystères, on devine; je pense même que cette particularité fait la force de cette histoire. Car cela laisse la place à la grande spécialité de l'auteur: l'analyse de la psychologie humaine. Et autant dire qu'ici, il y a matière à développer ! Ces jeunes engagés dans un jeu macabre, qui, à force d'épuisement, approchent de la folie, la population qui suit cette aventure comme au spectacle, entre amis, en famille, avec leurs enfants, pop-corn et soda à la main, pariant sur leurs favoris... oui, cette curiosité morbide qui découle de la télé-réalité, des jeux télévisés - sur lesquels l'accent est mis puisqu'à chaque chapitre, une citation d'un de ces jeux nous attend -, tout ça est très intéressant à lire. On est vite ému par ce que l'on suit, et comme on le suit de l'intérieur, on s'attache et on a envie de se révolter. Composer avec une telle linéarité qu'est une Marche continue où les seules actions sont les pertes de certains Marcheurs, est juste bluffant. Tout prend une envergure différente: la météo, une simple gêne du corps, une pensée qui revient en boucle, et l'idée de la mort toute proche, constante... L'action, située dans les efforts, pour chaque participant, de ne pas faiblir est complétée par les raisonnements du héros, les échanges entre concurrents, les liens qui se forment, la force de volonté de chacun, tout ça nous offre des émotions contradictoires et terribles (vouloir qu'un tel reste en vie, ce qui condamnerai un autre, par exemple). Difficile de décrire la position dans laquelle le lecteur se trouve au cours de cette lecture.
Ce roman est tout bonnement excellent, et quand on songe que Stephen King l'a écrit alors qu'il était encore étudiant et que l'ère télévisuelle des jeux et autres reality shows n'avait pas encore connue l'expansion de ces dernières années, on ne peut qu'être davantage fasciné par cette avant-garde.
Quoiqu'il en soit, je vais sans doute mettre un moment à me sortir cette histoire de la tête.
* Parlons Couverture *
Avec une telle histoire, le choix de couverture peut être vaste. Ces traces de pas dans la neige (pris en photo par Zoran Milich) conviennent tout à fait ! Et puis ce titre, «Marche ou Crève»... il dit tout.
Avec une telle histoire, le choix de couverture peut être vaste. Ces traces de pas dans la neige (pris en photo par Zoran Milich) conviennent tout à fait ! Et puis ce titre, «Marche ou Crève»... il dit tout.
Citations:
* On ne saurait rien, probablement. On ne sentirait rien. On se réveillerait simplement dans l'éternité.
* - On construit tout autour de quelque chose... on prend quelque chose à cœur... et puis on n'en veut plus. Tu ne trouves pas dommage que les grandes vérités soient de tels mensonges ?
Suzy Bess.
Longtemps aprés l'avoir lu, je l'ai encore en tête. Et pourtant, en lisant le pitch, je ne m'attendais pas à être tellement embarqué, à ne pas avoir envie de le lâcher ! Une adaptation est en cours d'ailleurs. Même s'ils s'y sont essayés plusieurs fois sans succés pour l'instant.
RépondreSupprimerLe réalisateur semble trouvé, c'est déjà ça !
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