Coriolan
Coriolan
Titre original: "Coriolanus"
Auteur: William Shakespeare
Editeur: RBA France
Traduit par: François-Victor Hugo
Nombre de pages: 239
* Résumé *
Dernière tragédie de Shakespeare, cette oeuvre est également l'ultime pièce romaine qu'il écrit à la suite de "Titus Andronicus", "Jules César" et "Antoine et Cléopâtre". Inspirée de la vie de l'homme d'Etat et général romain Coriolan Caïus Marcius, cette pièce dont l'intrigue - tirée de Plutarque - se situe aux tous débuts de la République romaine, conserve aujourd'hui, dans nos démocraties en souffrance, une extraordinaire actualité.
Outre l'introduction de François-Victor Hugo, vous trouverez dans ce huitième volume des oeuvres complètes de Shakespeare, une préface de François Laroque, professeur émérite à la Sorbonne Nouvelle-Paris 3.
* Mon Avis *
Cette dernière tragédie mise en scène par Shakespeare est passionnante !
Caïus Marcius est un homme de guerre qui, poussé depuis toujours par sa mère Volumnie à vaincre et revenir honoré des batailles, a acquis une ambition vaste et un orgueil démesuré. En revenant d'une bataille contre les Volsques où, à lui seul, il a pris la ville de Corioles qui lui vaudra son nouveau nom de Coriolan, il souhaite devenir Consul. Seulement, pour cela, il doit obtenir les voix du menu peuple qu'il dénigre. A la suite d'une dispute avec Coriolan, amers de sa fierté, les tribuns et les citoyens l'incrimine alors de trahison et le bannissent de Rome. Tout à sa fureur et empli de vengeance, celui-ci se rend alors trouver Tullus Aufidius, son ennemi de toujours, général des Volsques, avec lequel il a l'intention de s'allier pour marcher sur Rome et la faire tomber.
En reprenant le récit de Plutarque, William Shakespeare construit une pièce vraiment captivante. Les accents politiques sont très présents puisque tout commence par une rébellion des citoyens, las de subir la famine que leurs dirigeants leur impose alors que ces derniers vivent dans l'opulence. La tension entre la noblesse et son contraire se fait alors ressentir tout au long du récit. On comprend dès le début que Caïus Marcius Coriolan est la bête noire du peuple, ils veulent sa mort et ne se font pas prier pour le bannir quand l'occasion se présente; discriminé chez Plutarque, il est ici un anti-héros que l'on arrive pourtant à apprécier: son amour envers sa famille et sa loyauté envers ses amis en feraient un homme admirable s'il n'était pas tant rongé de fierté. On le voit ainsi dédaigner les citoyens avec un tel mépris qu'on ne sait plus qu'éprouver à son encontre. Et c'est ce qui fait la force de cette oeuvre: ce changement constant de notre humeur à l'égard de Coriolan, qu'on aime autant qu'on le déteste.
François-Victor Hugo inscrit cette oeuvre en premier volume de la section "La Famille" des oeuvres complètes de Shakespeare. En effet, les liens familiaux, l'amour filial surtout est au centre de cette histoire. Coriolan est enfant de nobles, son comportement résulte de son éducation et de l'amour qu'il porte à sa mère ambitieuse, matrone romaine dans toute sa splendeur.
Cette pièce n'est pas en tout point fidèle au récit de Plutarque et, dans ses notes, François-Victor Hugo nous permet de constater ces différences (ce que j'ai trouvé très intéressant), Shakespeare propose une vision parfois différente du personnage principal qui en fait une tragédie fascinante. J'ai adoré !
En reprenant le récit de Plutarque, William Shakespeare construit une pièce vraiment captivante. Les accents politiques sont très présents puisque tout commence par une rébellion des citoyens, las de subir la famine que leurs dirigeants leur impose alors que ces derniers vivent dans l'opulence. La tension entre la noblesse et son contraire se fait alors ressentir tout au long du récit. On comprend dès le début que Caïus Marcius Coriolan est la bête noire du peuple, ils veulent sa mort et ne se font pas prier pour le bannir quand l'occasion se présente; discriminé chez Plutarque, il est ici un anti-héros que l'on arrive pourtant à apprécier: son amour envers sa famille et sa loyauté envers ses amis en feraient un homme admirable s'il n'était pas tant rongé de fierté. On le voit ainsi dédaigner les citoyens avec un tel mépris qu'on ne sait plus qu'éprouver à son encontre. Et c'est ce qui fait la force de cette oeuvre: ce changement constant de notre humeur à l'égard de Coriolan, qu'on aime autant qu'on le déteste.
François-Victor Hugo inscrit cette oeuvre en premier volume de la section "La Famille" des oeuvres complètes de Shakespeare. En effet, les liens familiaux, l'amour filial surtout est au centre de cette histoire. Coriolan est enfant de nobles, son comportement résulte de son éducation et de l'amour qu'il porte à sa mère ambitieuse, matrone romaine dans toute sa splendeur.
Cette pièce n'est pas en tout point fidèle au récit de Plutarque et, dans ses notes, François-Victor Hugo nous permet de constater ces différences (ce que j'ai trouvé très intéressant), Shakespeare propose une vision parfois différente du personnage principal qui en fait une tragédie fascinante. J'ai adoré !
Citations:
* Ménénius - [...] une ortie ne s'appellera jamais qu'ortie, et le défaut d'un sot une sottise.
* Deuxième officier - [...] il y a nombre de grands personnages qui ont flatté le peuple et ne l'ont jamais aimé; et il en est d'autres que le peuple a aimés sans savoir pourquoi. Or, si le peuple aime sans savoir pourquoi, il peut haïr sans meilleur motif. Donc, en ne se souciant ni de sa haine ni de son amour, Coriolan prouve qu'il connaît à fond sa disposition, et il le lui fait bien voir par sa noble indifférence.
Suzy B.
Je ne l'ai pas lu mais j'ai vu l'adaptation qu'en a fais Ralph Fiennes avec lui même et Gerard (dit Gégé le spartiate) Butler. Adaptation fort peu intelligemment renommé "Ennemis Jurés" en France et sorti directement en DVD. Les dialogues sont repris tel quel, sans retouche, mais le contexte transposé à l'époque moderne. Le résultat m'a paru assez intéressant.
RépondreSupprimerMerci, j'y jetterai un oeil avec curiosité ! Et puis, du moment qu'il y a Ralph Fiennes... ^^
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