Keep Me in Mind
Keep Me in Mind
Titre original: "Keep Me in Mind"
Auteure: Jaime Reed
Editeur: La Martinière Jeunesse
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par: Frédérique Fraisse
Nombre de pages: 329
Je remercie Babelio et les éditions de La Martinière Jeunesse pour cette lecture,
lue dans le cadre de la Masse Critique.
* Quatrième de Couverture *
Lorsqu'elle se réveille sur son lit d'hôpital après un grave accident, Ellia ne reconnaît pas le garçon assis à côté d'elle. Il s'agit pourtant de Liam, son petit ami depuis deux ans. Son petit ami ? Ellia n'en a aucun souvenir. Elle se souvient de son propre prénom. De ses parents. De sa meilleure amie. Elle se souvient qu'elle rêve de travailler dans la mode. Mais pas d'avoir aimé Liam. Et plus celui-ci essaie de la convaincre, plus elle peine à y croire. Dévasté, Liam se lance alors dans l'écriture de leur histoire commune. Ainsi pense-t-il raviver la mémoire d'Ellia. Mais leur véritable histoire est-elle vraiment celle qu'il croit avoir vécue ? Et si, finalement, leur amour n'avait été qu'un leurre ?
* Mon Avis *
Mon ressenti a été assez fluctuant durant cette lecture mais, en fin de compte, j'ai tout de même bien apprécié cette histoire.
Liam et Ellia ont l'habitude d'aller courir ensemble, tôt le matin, en cachette de leurs parents qui désapprouvent leur relation amoureuse. Mais un matin, Ellia chute et s'ouvre la tête; après un coma de quelques jours, elle apprend qu'elle a perdu la mémoire des deux dernières années et se rend compte qu'elle ne se souvient absolument pas de son petit ami. Le choc est rude pour le jeune homme qui va alors tenter de poser son désespoir sur papier en écrivant pour Ellia ce que fut, de son point de vue, leur histoire d'amour. L'amnésie rend, de son côté, Ellia très méfiante des gens qui l'entourent et, au fil des jours qui passent, essaie de se reconnaître dans les souvenirs mentionnés par sa meilleure amie Stacey; malheureusement, elle comprend alors qu'elle n'aime pas la fille qu'elle est devenue.
Avec ce roman, je m'attendais à découvrir du romantisme à la "The Notebook", en réalité nous avons un récit très franc racontant la recherche de soi mais aussi le compte-rendu d'une vie idéalisée et ce qu'elle est vraiment devenue.
Ce roman est un young adult, il en ressort donc logiquement un style adolescent, mais je l'ai trouvé ici très exagéré et cela m'a beaucoup dérangé pendant ma lecture. En fait, la faute en revient surtout au personnage d'Ellia, que je n'ai pas beaucoup apprécié... avant que la fin ne me fasse changer d'avis. Suite à son accident, la jeune fille semble trouver son amnésie comme une excuse toute faite pour laisser passer son venin en toute impunité contre tout ce qui la gène. J'adore l'humour sarcastique, mais ici il y en avait trop. Dans un même temps, il est compliqué de juger une personne atteinte d'une amnésie soudaine et qui cherche seulement à se retrouver, chacun réagit différemment selon les circonstances et les caractères. Privée de deux ans de son adolescence, Ellia se rend alors compte qu'elle est très différente de la jeune fille qu'elle voulait être; elle n'a plus les mêmes aspirations, ni les mêmes motivations, sa mentalité a évoluée et elle ne se reconnaît plus. Alors qu'elle cherche à trouver qui elle est réellement, Liam est là, lui rappelant inconsciemment cet oubli qu'elle ne peut combler, apportant dans son sillage frustration et peur insidieuse. Le jeune homme souffre tout autant de l'amnésie de celle qu'il aime éperdument, et sa thérapie va être l'écriture: "J'allais écrire l'histoire d'Ellia et moi, notre rencontre, comment nous étions tombés amoureux. La totale. Ce serait le récit épique d'un amour trouvé et perdu, avec le réalité crue que les comédies romantiques passent sous silence.", évoque-t-il. J'aurai aimé que l'héroïne lisent les extraits de cette histoire petit à petit, au fil de leur création - et en même temps que nous -, mais l'auteure a choisi, avec son roman à deux voix alternant le point de vue de Liam et celui d'Ellia, un autre chemin et cela ajoute peut-être de la force à la partie finale qui m'a tant plu. En effet, les derniers chapitres m'ont réconciliée avec tout le reste et m'ont fait prendre du recul.
Si j'aurai préféré que l'héroïne soit moins amère dans ses pensées, j'ai tout de même bien aimé cette histoire qui, en somme, est touchante et pose des questions intéressantes concernant les êtres que nous imaginons tous devenir un jour et l'évolution qui a réellement lieu: comment pensiez-vous évoluer il y a quelques années ? Êtes-vous fiers de la personne que vous êtes aujourd'hui ?
* Parlons Couverture *
J'adore cette couverture ! Bien que contenant peu d'éléments, elle est pleine de symboles relatifs au roman: d'abord, cette photographie en noir-et-blanc, par David Lees, représentant Ellia; les yeux fermés, elle semble réfléchir (chercher à se souvenir ?). Puis le titre (signifiant "garde-moi à l'esprit") d'une couleur franche mais subtilement flouté, ce qui rappelle donc l'amnésie. Enfin, ce fond blanc, pur, tel une toile vierge qu'il faudrait remplir de souvenirs. Vraiment, je trouve cette composition parfaite et, pour une fois, bien meilleure que l'originale que je vous montre ci-dessous:
Citations:
* - Soit tu fuis quelque chose, soit tu te précipites vers quelque chose. Dans les deux cas, il faut que ça vaille le coup de souffrir.
* Un seul mot d'ordre: mouvement. C'était la seule vérité que je comprenais. Les êtres vivants bougent. Un battement de coeur. Un souffle. Un objectif. Le mouvement est une condition vitale.
* - Elle a peur que tu...
- ... t'accroches à de faux espoirs, complétai-je.
Une expression stupide, soit dit en passant. L'espoir peut être fou ou anéanti, mais faux ? L'espoir est toujours vrai, même s'il n'y a aucun élément pour le conforter.
* - Il est 08:02 un samedi et je suis amoureuse de toi.
Je la regardais avec des yeux de merlan frit en me demandant si je rêvais.
- Eh oui, continua-t-elle en arpentant le porche. Je t'aime. Je te dis ça maintenant parce qu'à 05:28 exactement, ce matin, je me suis réveillée avec cette certitude et il fallait que je te le dise. Parce qu'entre nous, je n'ai jamais ressenti... c'est bizarre et excitant à la fois. J'ai la trouille et c'est normal parce que les gens ont la même réaction face à un phénomène comme un Ovni ou le yéti. Mais je ne peux pas le filmer. Il fallait que je le dise à quelqu'un pour que ça existe. Et qui est la personne la mieux placée que celle qui est concernée, hein ? Alors me voilà. J'ai lâché le morceau. Ignore cette réaliste, rejette-la, explore-la... En tout cas, maintenant, tu en es responsable toi aussi.
Elle regarda à nouveau son téléphone.
- Il est à présent... 08:04 et je t'aime encore. A priori, ça ne s'en va pas.
* Ce n'étaient pas les gens en pleurs qui m'émouvaient, c'étaient ceux qui retenaient leurs larmes. J'étais troublé par cette bataille interne qui se lisait sur chaque muscle crispé de leur visage - les lèvres pincées, les yeux plissés, le barrage des yeux prêt à céder, le sanglot étouffée que l'on voulait faire passer pour un éclat de rire. Vous saviez qu'ils finiraient par perdre cette bataille parce que vous perdiez lentement la vôtre.
* - On ne peut pas se contenter d'aimer les bons côtés d'une personne. Une fois que tu as vu les mauvais, soit tu l'aimes pour ce qu'elle est, soit tu l'aimes en dépit de ce qu'elle est.
* - Aimer quelqu'un, c'est le voir sous son pire jour et s'accrocher quand même.
Suzy B.
Je ne suis pas sur que ce roman m'intéresserait. Et puis il me rappelle l'histoire d'un film... mais je ne sais plus lequel...
RépondreSupprimerAh oui ? J'essaierai de chercher alors...
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