"Ça, tome 1", Stephen King


Ça,
tome 1
Titre original: "It"
Auteur: Stephen King
Édition: Le Livre de Poche
Traduit de l'anglais (États-Unis) par: William Desmond
Nombre de pages: 802

* Quatrième de Couverture *

Enfants, dans leur petite ville de Derry, Ben, Eddie, Richie et la petite bande du "Club des ratés", comme ils se désignaient, ont été confrontés à l'horreur absolue: ça, cette chose épouvantable, tapie dans les égouts et capable de déchiqueter vif un garçonnet de six ans...
Vingt-sept ans plus tard, l'appel de l'un d'entre eux les réunit sur les lieux de leur enfance. Car l'horreur, de nouveau, se déchaîne, comme si elle devait de façon cyclique et régulière frapper la petite cité.
Entre le passé et le présent, l'enfance et l'âge adulte, l'auteur de Shinning nous convie à un fascinant voyage vers le Mal, avec une de ses œuvres les plus amples et les plus fortes.
 
* Mon Avis *

Excellent, ce roman nous tient en haleine et, à mesure que les pages se tournent, dans un état d'angoisse constant !

 Ils sont sept amis d'enfance, Bill, Ben, Richie, Beverly, Stan, Mike et Eddie, à avoir vécu l'horreur l'été de l'année 1958 dans la ville américaine de Derry, dans le Maine; ils sont sept amis d'enfance à s'être perdus de vue depuis, après s'être quittés sur une promesse solennelle qu'ils ont facilement oubliée, en même temps que leurs autres souvenirs de cette sombre période. Mais voilà que 27 ans plus tard, Mike, le seul à être resté vivre à Derry, les appelle les uns après les autres pour leur annoncer le pire: Ça, le monstre à l'aspect clownesque prenant l'apparence de la peur des gens et ayant tué de nombreux enfants il y a tant d'années sévit de nouveau dans l'inquiétante petite ville; la promesse doit être tenue: ils doivent tous revenir à Derry se confronter au pire.

Une fascination troublante s'empare du lecteur à la découverte de ce roman; aucune scène ne nous laisse de marbre, que ce soit celles, macabres, qui font grimacer (et nous donneraient presque envie de dormir avec une veilleuse, presque... ou du moins nous font vérifier à deux fois l'état de normalité de notre chambre avant d'éteindre la lumière), celles relatant les déboires de nos héros, qui nous font angoisser, ou encore celles, plus légères, montrant les petits plaisirs enfantins d'une drôle et attachante bande d'amis, qui nous font sourire avec tendresse. Je ne le dirai jamais assez: Stephen King n'a pas son pareil pour décrire ses personnages et chacun des détails qui font l'existence d'une personne; et encore une fois il nous comble en nous présentant un chapelet de protagonistes auxquels on s'intéresse rapidement. Cette histoire est si dense qu'elle en devient indescriptible en quelques mots; il se dégage une force de la manière qu'à l'auteur de raconter les évènements, entre l'admirable point de vue d'enfants confrontés à l'insupportable et cette redécouverte d'adultes sans doute bien plus troublés qu'ils l'étaient autrefois, qu'on ne peut qu'être absorbé par cette lecture. L'aspect psychologique de la peur y est traité avec minutie et une certaine intimité qui fait que nous nous retrouverons tous, à un certain moment, dans ces pages, à nous souvenir de nos anciennes terreurs nocturnes, nos cauchemars, nos phobies, toutes ces angoisses qui peuvent si facilement devenir véritable épouvante... car qui n'a jamais ressenti la peur au moins une fois dans sa vie ? C'est un roman qui parlera à tous.

Cela m'a fait du bien de retrouver la plume de l'auteur, surtout pour découvrir l'un de ses meilleurs romans ! Un premier volume qui ne nous laisse pas sur notre faim. J'ai adorée cette lecture !
 
* Parlons Couverture *

Les égouts et Ça, c'est une longue histoire... alors rien de tel que cette bouche d'égouts fumante pour représenter le roman et nous plonger dans l'ambiance. Mais attendez ! mon imagination s'emballe: des ballons gonflés à l'hélium, le titre inscrit dessus avec un aspect ensanglanté, auraient aussi pu avoir leur petit effet...
Entre toutes les éditions qui existent, l'une, américaine, me plaît pas mal: sur fond blanc (comparé au sombre de la majorité des autres) elle reprend le sourire carnassier et le nez de clown d'une des apparences de Ça.



Citations:

* Il est plus facile d'être courageux quand on est quelqu'un d'autre.

* C'est à ce moment-là qu'il ressentit son premier véritable accès de terreur, un accès qui n'avait rien de surnaturel. Ce n'était que la prise de conscience de la facilité avec laquelle on pouvait balancer sa vie à la poubelle. C'était ça, l'affolant. Il suffisait d'orienter le ventilateur sur tout ce que l'on avait mis des années à rassembler laborieusement et de le régler à fond. Facile. Tout brûler ou tout disperser aux quatre vents, puis prendre la poudre d'escampette.

* [...] dans ce monde, on paie toujours pour ce qui nous est donné. Peut-être est-ce pour ça que nous commençons par être des gosses. Dieu nous a faits près du sol, car il sait que nous sommes destinés à tomber souvent et à saigner beaucoup avant qu'on se soit rentré cette simple leçon dans la tête. On paie pour ce que l'on obtient, on possède ce pour quoi on a payé... et tôt ou tard, ce que l'on possède nous revient en pleine gueule.

* "Pourquoi une histoire devrait-elle être socio-quelque chose ? La politique... la culture... l'histoire... n'est-ce pas là les ingrédients naturels d'une histoire, si elle est bien racontée ? Je veux dire... [...] est-ce qu'on ne peut pas laisser une histoire être simplement une histoire ?"

* C'était le sourire amer d'un homme qui avait trouvé davantage de sujets d'étonnement que de raisons de se réjouir dans la condition humaine.

* Les évènements font parfois comme les dominos; le premier renverse le deuxième qui renverse le troisième - et c'est parti.

* Peut-être est-il vrai que dans l'univers le bien équilibre toujours le mal; mais le bien peut aussi avoir quelque chose de terrible.

* [...] il lui vint à l'esprit que les enfants étaient meilleurs pour ce qui était de manquer mourir de peu et pour incorporer l'inexplicable à leur vie. Les enfants croient implicitement au monde invisible.


Suzy Bess.

 

Commentaires

  1. Un roman majeur de King en effet. Et cette faculté à écrire des enfants intelligent, mais en même temps vraiment enfant. Je trouve ça assez incroyable^^

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