Le Talisman des Territoires, tome 1: Talisman


Talisman,
Le Talisman des Territoires, tome 1
Titre original: "The Talisman"
Auteurs: Stephen King, Peter Straub
Edition: Pocket
Traduit de l'américain par: Béatrice Gartenberg et Isabelle Delord
Nombre de pages: 1148

* Quatrième de Couverture *

Les Territoires sont peuplés de chimères, de bonnes fées et de démons. Nul n'y entre, pas même un enfant, sans risquer de perdre sa vie et son âme...

Une plage déserte, quelque part sur la côté Est des États-Unis. Jack Sawyer, douze ans, scrute l'horizon, tourmenté... Sa mère se meurt d'un mal inconnu, et Jack désespère de pouvoir l'aider.
Le vieux Speedy Parker, joueur de blues devenu gardien de parc d'attractions, lui révèle l'existence d'un autre monde, qu'il appelle les Territoires, endroit féerique mais terriblement dangereux, où le ciel est transparent et profond, et les senteurs plus fortes. C'est là que se trouve le Talisman, seul remède qui puisse sauver sa mère.
A l'issue de semaines d'épreuves au cœur de l'enfer et du désespoir, Jack saura-t-il résister à la force extraordinaire qui s'emparera alors de lui - et vaincre ses propres démons ?
 
* Mon Avis *

Ce roman dense nous propose de découvrir un univers complexe où les mondes se succèdent.

Quand Jack Sawyer et sa mère viennent s'installer dans une station balnéaire reculée et désertée, en plein hiver, le garçon de douze ans sait qu'il se passe quelque chose d'anormal: sa mère lui semble de plus en plus faible et détachée, et il comprend alors qu'elle est malade. Mais Jack refuse de la perdre après avoir connu les morts tragiques de son père et de l'un de ses oncles. Aiguillonné par le vieux Speedy Parker, Jack va apprendre l'existence d'un univers parallèle, les Territoires, dans lequel il va se rendre pour accomplir une mission terriblement dangereuse afin de guérir non seulement sa mère, mais aussi une reine sur le point de mourir. Seulement le danger est partout et ce n'est pas que sa propre vie que Jack va risquer de perdre: celle de nombreux individus va être en jeu, et l'existence même des mondes est menacée...

Voyageant d'un monde à l'autre, ce roman nous fait rêver autant qu'il nous fait angoisser.
Le thème des univers parallèles m'a toujours plu, j'ai donc appréciée cette histoire, même si quelques petites choses ont parfois ralenties ma lecture.
Stephen King et Peter Straub se sont associés pour construire un monde (des mondes) détaillé et empli de noirceur; si je commence à bien connaître maintenant la plume du premier, je ne connais absolument pas le second... et comme souvent avec les ouvrages écrits à quatre mains, je me suis posé à plusieurs reprises la question de savoir lequel de ces écrivains se cachait derrière les mots que je lisais. J'ai apprécié de reconnaître par moments la plume de King (il a un style bien à lui !), mais il m'a semblé que les évènements, les différentes péripéties de cette histoire, ne s'assemblaient pas toujours tout à fait naturellement... Ça et les trop nombreuses coquilles que contient cette édition m'ont empêchée d'être pleinement transportée - il est compréhensible de trouver des fautes dans un ouvrage si épais que celui-ci, je ne dis pas le contraire et ça arrive à tout le monde, mais elles m'ont tout de même parues ici excessives: entre fautes de frappes, ponctuation hasardeuse, prénoms inversés, quand on ne se perd pas entre les pensées écrites en italiques et les dialogues écrits en italiques, tandis que d'autres échanges sont relatés entre parenthèses ou reprit après des paragraphes descriptifs... oui, cela m'a gênée: il n'est jamais agréable d'avoir l'impression que les traductrices aient préféré travailler plutôt vite que bien, de se demander si la faute incombe à la version originale de l’œuvre, tout comme il est ennuyeux de devoir relire à plusieurs reprises les mêmes phrases pour s'y retrouver dans un récit !

Malgré cela, l'ambiance tout en contraste m'a transportée: la féerie dans sa beauté est finalement nettement moins présente que son côté obscur, ce roman nous montre toute la noirceur dont le monde est capable et oscille entre rares instants de bonheur pur et expériences morbides où la terreur règne.
Les personnages sont intrigants, les être mauvais si réussis et le jeune héros particulièrement attachant: je n'ai pu m'empêcher de me faire la réflexion que tout ce qu'on lit se passe peut-être dans la tête de Jack, que toute cette aventure n'est qu'un songe... et que ce soit le cas ou pas, on savoure cette quête avec le même entrain. Que les pérégrinations de Jack se fassent alternativement entre un monde et l'autre (le nôtre et les Territoires) est une bonne idée, on ne sait jamais où il va atterrir pendant son passage et qui il va rencontrer; ses amitiés (celle avec Wolf, notamment, que j'ai adoré) tout comme ses rencontres moins fortuites sont palpitantes: on angoisse, on se demande comment notre jeune protagoniste va se sortir de cet énième affrontement, de cette nouvelle épreuve.

Fort de ses références, on retrouve un peu de Tom Sawyer dans le fond de ce roman, certains instants peuvent aussi rappeler Narnia (lorsque l'intrigue se déroule dans les Territoires), Le Seigneur des Anneaux (sur la fin), ou encore même d'autres romans de Stephen King (et certainement aussi aurez-vous l'impression de reconnaître dans ces pages certaines de vos propres lectures, ce récit a quelque chose d'universel). Ce fut donc, malgré quelques défauts et longueurs, une bonne lecture, avec un univers intéressant et des personnages forts !
 
* Parlons Couverture *

J'évoquais plus haut le contraste dont est fait ce roman: ce mélange entre beauté et noirceur du monde (des mondes), joie et peur... un ressenti qui transparaît bien avec cette couverture de Hans Straub majoritairement sombre, cependant qu'une pure clarté la surmonte.



Citations:

* Quoi de plus banal et ordinaire que le sentiment de mélancolie qui s'empare de vous dans une station balnéaire en morte-saison où l'on ne rencontre que les fantômes des étés passés; une mélancolie qui imprègne la texture même des choses, une odeur dans le vent.

* - Si tu rêves de magie, tu détruis complètement ce en quoi je crois. En fait, tu détruis la réalité.
- Peut-être n'y a-t-il pas qu'une seule réalité.



Suzy Bess.

  

Commentaires

  1. Je ne me souvenais pas de ses nombreuses coquilles. Mais par contre je me souviens bien de ce roman qui m'a toujours beaucoup plu^^

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